« Le roi des ciels »

Eugène Boudin – Au fil de ses voyages

Jusqu’au 22 juillet 2013

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Musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann, Paris VIII

 

Corot le surnomme le « roi des ciels ». Baudelaire s’enflamme pour ses horizons qui l’enivrent comme « l’élégance de l’opium ». Monet le vénère comme son maître déclarant « Je dois tout à Boudin ». Pourtant, Eugène Boudin (1824-1898) a vécu modestement. Ce n’est qu’à titre posthume qu’il connaît la gloire. Le musée Jacquemart-André lui consacre une exposition rétrospective. La première à Paris depuis 1899. C’est peu dire que le Normand Boudin était tombé dans l’oubli!

 

Pas pour tout le monde. Du moins le croyais-je, ayant eu la chance de visiter la ferme Saint-Siméon à Honfleur et de « côtoyer » quotidiennement l’artiste grâce à une reproduction d’une de ses toiles dans notre appartement londonien. Si je croyais aller en terrain conquis en visitant cette exposition, j’en ai eu pour ma pomme!

 

Pour commencer, la reproduction, pourtant réussie (je pensais à l’époque que c’était un vrai et j’aurais été tentée de l’embarquer dans mes valises en rentrant à Paris!) ne rendait pas les formidables jeux de lumière, le doigté de l’artiste pour saisir les éphémères conditions météorologiques, pour stabiliser sur la toile l’impalpable matière (cf. Etude de ciel, le Havre depuis Honfleur, vers 1855/62). Eugène Boudin a en effet été l’un des premiers à peindre des paysages – marines et scènes de plage, principalement – en plein air.

Mais, ce qui m’a le plus surpris, c’est de découvrir le véritable génie de l’artiste qui peint avec une touche complètement libre, proposant une vision renouvelée de la nature lorsqu’il réalise une oeuvre intime. De fait, ses premiers clients amateurs n’apprécient pas cette innovation dont s’inspireront les Impressionnistes, estimant que le travail n’est pas fini. L’exposition a le mérite de présenter la version « osée » et la version convenue. Ainsi de Vaches dans un pré au bord de la mer (1880/88), Laveuses (1885/95). Ou encore, le point d’orgue de l’exposition, l’oeuvre ultime de Boudin atteignant « le seuil de peinture pure » selon le commissaire de l’exposition Laurent Manoeuvre, Pointe du Raz (1897).

Autre point fort de cette rétrospective : la confrontation du clocher de Sainte-Catherine à Honfleur de Monet et une oeuvre au sujet identique datée de la même année (1897), portant le seau de l’atelier Monet, réattribuée depuis à Boudin. L’explication serait qu’à la mort de ce dernier, l’exécuteur testamentaire, Gustave Cahen, aurait préalablement offert quelques oeuvres aux amis artistes de Boudin et que cette vue d’Honfleur aurait été transmise à Monet.

Enfin, l’exposition se clôt sur les surprenantes vue vénitiennes de Boudin – loin des cieux aux teintes chaudes de Guardi, présentées précédemment au musée Jacquemart-André -, rendant l’humidité atmosphérique de la Sérénissime. Et, à l’inverse, les couleurs lumineuses de ses paysages méditerranéens, nous qui connaissons surtout ses représentations des plages du Nord (Berck, Trouville, Deauville).

Pour ceux qui souhaiteraient avoir plus de précisions sur la bibliographie complète de l’artiste, je vous renvoie au site de l’exposition.

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