Chine <-> Afrique

Wols, histoires naturelles

Centre Pompidou, niveau 4, Paris 4e

Au Centre Pompidou, deux expositions devaient ouvrir avant le confinement. Elles ne seront finalement pas présentées à la réouverture du musée (prévue en juillet). Comme j’avais pu les voir lors du vernissage presse et qu’elles avaient retenu mon attention, j’en publie l’article. La première, « Chine <-> Afrique » questionne les relations sino-africaines à l’ère post-coloniale. La seconde nous fait découvrir l’art du dessinateur et peintre Wols (1913-1951), dont la plupart des oeuvres sont conservées en mains privées, rendant leur exposition d’autant plus précieuse.

Wols, Sans titre [ancien titre : Le Bikini clavier], 1939. Encre et aquarelle sur papier
© Adagp Paris 2020 © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Audrey Laurans/Dist. RMN-GP

Les artistes exposés dans « Chine <-> Afrique » explorent l’impact sur la sphère culturelle des relations politico-économiques entre ces deux pays non-occidentaux.


Kiluanji Kia Henda, Havemos de Voltar (We Shall Return), 2017. Film monocanal
A courtesy of the artist and Jahmek – Contemporary Art, Luanda.

Kiluanji Kia Henda filme un Chinois et un Africain dialoguant avec beaucoup d’humour dans une maison devant une antilope empaillée – symbole de l’identité nationale angolaise, à la fois témoin de la guerre civile et de la présente chinoise.

François-Xavier Gbré témoigne par ses photographies de l’histoire de la piscine olympique de Bamako, initiée en 1969 par l’URSS pour des J.O. africains qui n’ont jamais vus le jour. Abandonnée, sa construction a été reprise par les Chinois, témoignant d’un transfert d’influence géo-politique à la rescousse de la cause marxiste.


Marie Voignier, Na China, 2019. Film HD
© Marie Voignier © Les Films du Bilboquet

Marie Voignier filme des commerçantes camerounaises dont l’une pose la question d’un produit original par rapport à sa copie au sujet des sacs Chanel. Selon elle, le tout premier modèle est l’original, mais tous les suivants, même ceux fabriqués par la marque, puisqu’ils sont faits en Chine, relèvent de copies. Le documentaire ne précise pas ce qu’on pense de cette logique côté Chanel…

François-Xavier Gbré, Pont de l’amitié sino-malienne #1, Sotuba, Bamako, Mali, 2013

Histoires naturelles

Le parcours sur Wols, Allemand qui a fui le Nazisme pour se réfugier chez les bohèmes à Montparnasse dans les années 1930 puis rencontrer les Surréalistes et finir auprès des Existentialistes de Saint-Germain-des-Prés (Jean-Paul Sartre et Jean Paulhan), met en regard ses dessins avec ses photographies, écrits et peintures.

Wols, Aile de papillon, 1947. Huile sur toile
© Adagp, Paris 2020 © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Jacques Faujour/Dist. RMN-GP

Né à Berlin dans une famille aisée, Alfred Otto Wolfang Schulze dit Wols va mener une vie d’exil et de solitaire suite à la mort de son père (1929) et à l’avènement du nazisme. Sa gestuelle picturale spontanée, à l’inverse de son trait graphique lent, serré et entrelacé, le mèneront après guerre à une abstraction radicale, teintée de romantisme et de surréalisme.

Ses huiles traduisent le plaisir de travailler la matière, tandis que ses dessins aux lignes sinueuses mêlent différents éléments organiques et minéraux, inspirés de la nature. Une oeuvre subtile, à découvrir.

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