Les deux maîtres de Venise

Canaletto – Guardi

Jusqu’au 14 janvier 2013 – Prolongation jusqu’au 21 janvier 2013

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-CANALETTO-GUARDI–LETTO.htm]

Musée Jacquemart-André, 158, bd Haussmann, Paris VIII

 

Cela faisait 51 ans qu’il n’y avait pas eu d’exposition au sujet du grand maître italien Canaletto (1697-1768). Le musée Jacquemart-André a réuni un ensemble exceptionnel de ses oeuvres qu’il confronte avec un autre virtuose de Venise Francesco Guardi (1712-1793). Une approche pertinente qui permet de mieux saisir les tonalités du genre de la veduta.

 

Ce genre pictural, né au XVIIIe siècle, qui consiste à capter le charme intemporel de Venise, est peu représenté dans les collections publiques et privées françaises. D’où la difficulté de réunir des oeuvres de ce genre. A l’inverse, elles sont très présentes dans les collections royales, en particulier, anglaise.

Sur une collection totale d’environ 8.000 oeuvres, la Reine Elisabeth II possède près de 50 tableaux et 140 dessins de Canaletto, dont quatre de chaque médium sont présentés dans cette exposition. Pour la petite anecdote, la Reine choisit tous les matins quelles oeuvres elle accepte de prêter. Et son « non » est paraît-il irrévocable!

La majeure partie des oeuvres de Canaletto appartenant à la couronne britannique a été commandée à l’artiste par Joseph Smith, Consul britannique à Venise à partir de 1744. Il a ensuite vendu ses toiles au Roi George III.

Gageure de la qualité de cette exposition, la commissaire en est la spécialiste internationale Bozena Anna Kowalczyk, qui a su attribuer des oeuvres de la collection royale anglaise à Bernardo Bellotto, alors que la Reine pensait disposer des oeuvres de Canaletto (oncle de Belloto)!

L’exposition est organisée en trois parties: présentation du genre spécifique de la veduta, confrontation des deux maîtres à travers différentes thématiques (vues de la lagune, fêtes et cérémonies), et représentation imaginaire de la ville avec les « caprices ».

Le parcours, non chronologique, part toujours de l’oeuvre de Canaletto comme référence et montre la réponse de ses suiveurs.

Les védutistes ont profité de la culture du siècle des Lumières, des dernières découvertes scientifiques et des instruments optiques les plus sophistiqués pour représenter la Sérénissime.  Gaspar van Wittel (1652/3-1736) qui a visité Venise à la fin du XVIIe siècle, est le premier à utiliser la camera obscura et à réaliser systématiquement des dessins préparatoires. Lucas Carlevarijs (1663-1730) reprend cette approche scientifique et l’enrichie de sa passion pour la représentation des figures.

Mais chacun des védutistes a su préserver son originalité artistique, en donnant une vision personnelle de la beauté intemporelle de Venise. Canaletto développe ainsi un style très réaliste grâce à un sens aigu de la perspective et de la mise en scène. Guardi s’inspire, certes, des compositions de son prédécesseur,  mais y apporte une touche de fantaisie et de sensibilité.

Elément incontournable de l’imaginaire vénitien, la lagune a produit des images poétiques universelles. La salle du musée Jacquemart-André nous permet de nous immerger dans l’immensité des cieux qui se mêlent à l’eau.

Une magnifique exposition à laquelle Bozena Anna Kowalczyk rend elle-même hommage en choisissant comme dernière oeuvre, une toile de Canaletto appartenant au musée Jacquemart-André.

 

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2 réponses à Les deux maîtres de Venise

  1. Quelles belles couleurs..; j’en rêve..!!

  2. Ping :« Le roi des ciels »

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