Léon Spilliaert : Autoportraits visionnaires

Léon Spilliaert, Autoportrait aux masques, 1903, Crayon, encre de Chine, lavis, pinceau, plume, crayon de couleur sur papier, Musée d'Orsay, Paris - (c) Photo RMN, Hervé Lewandowski / ADAGP, Paris, 2007Léon Spilliaert: autoportraits
La photographie au musée d’Orsay: 20 ans d’acquisitions (1986-2006)

Jusqu’au 27 mai 2007

Musée d’Orsay, 1 rue de la Légion d’Honneur 75007, 01 40 49 48 14
Niveau 0, côté Lille, galeries d’arts graphiques et de photographie, billet musée + expositions: 7,50€ (5,50€ le dimanche)

Deux petites expositions thématiques au musée d’Orsay qui valent un détour: les autoportraits de l’artiste belge Léon Spilliaert (1881-1946) et la collection photographique du musée (1986-2006).


La confrontation d’une vingtaine d’oeuvres de L. Spiliaert permet d’apprécier l’interrogation existentielle qui trouble le peintre symbolique.
Cette introspection douloureuse se manifeste esthétiquement par des perspectives infinies, des silhouettes énigmatiques, et un sentiment de grande solitude.
Des premiers lavis réalisés dans la foulée de sa lecture enthousiaste de Nietzsche aux portraits visionnaires et au regard extatique de ceux de 1927, Spilliaert ne cessent de revenir sur sa propre image, notamment entre 1907 et 1908.

Léon Spilliaert, Autoportrait au miroir, 1908, Encre de Chine, lavis, pinceau, aquarelle, crayon de couleur sur papier, Museum voor Schone Kunsten, Ostende - (c) Ostende, Museum voor Schone Kunsten / ADAGP, Paris, 2007Spilliaert explore le potentiel du regard, associé au début du XIXè siècle à une pulsion démoniaque, qui se traduit pictoralement par un bleu électrique.
L’oeil concentre la puissance maléfique, le désir, l’assouvissement pulsionnel mais aussi le savoir, la connaissance et la recherche de l’origine. Un regard froid qui interroge devant un miroir ce qui semble lui échapper, qui scrute les ténèbres. Mais desquelles profondeurs surgit la clarté.

Edmond Lebel, Modèle pour sa peinture, Petite marchande de figue et de noix, 1868, Epreuve sur papier albuminé à partir d'un négatif verre au collodion humide, Musée d'Orsay - (c) Photo Patrice Schmidt, Paris, Musée d'OrsayLa collection photographique du musée d’Orsay, commencée ex nihilo en 1979, compte aujourd’hui plus de 45.000 épreuves. Pour lutter contre les préjugés qui sous-estiment ce medium et son statut d’art à part entière, le musée lui consacre un espace d’exposition permanent, depuis 2002.

La collection porte essentiellement sur la production des années 1850, antérieure à la commercialisation effrénée des ateliers. Les grands « primitifs » – Gustave Le Gray (1820-1884), Charles Nègre (1820-1880), et Félix Nadar (1820-1910) sont particulièrement représentés.
Un second volet de la photographie « primitive » est constitué par les photographies archéologiques prises en Egypte par Félix Teynard (1817-1792), John Beazly Greene (1832-1856), et Théodule Déveria (1831-1871).

Viennent ensuite les photographies réalisées par les peintres et écrivains: Edgar Degas (1834-1917), Fernand Khnopff (1858-1921), Pierre Bonnard (1867-1947), Maurice Denis (1870-1918). Union féconde entre la nouvelle technique de l’instantané et les sensibilités impressionniste et nabie.

1904 marque l’avènement de la couleur avec l’autochrome mis au point par les frères Lumière et expérimenté par Léon Gimpel (1873-1948) ou Paul Burty Haviland (1880-1950), fils du grand porcelier américain.

A découvrir, en prenant son temps, pour explorer à loisir ce qui constituait l’environnement de ces années marquées par une intense effervescence intellectuelle et artistique.

Taggé .Mettre en favori le Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *