Photographie sociale

Photographie, arme de classe

Jusqu’au 4 février 2019

Achetez le catalogue de l’exposition : 

Centre Pompidou, Galerie de photogaprahie (-1), entrée libre.

Le Centre Pompidou organise une exposition sur l’évolution de la photographie au début des années 1930. Fini le Paris pittoresque des images d’Eugène Atget (1857-1927), place à la prise de conscience de la misère sociale.

Le titre de l’exposition renvoie au titre du manifeste du journaliste Henri Tracol (1933) en faveur de la section photographique de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR). Fondée en 1932 à Paris, l’organisation regroupe différents champs artistiques et culturels (théâtre, chants, cinéma, littérature, peinture, photographie). Henri Cartier-Bresson, Eli Lotar, Germaine Krull, Willy Ronis y adhèrent, développant un langage nouveau, « à la croisée du discours critique, du geste militant et de l’esthétique documentaire », commente Damarice Amao, co-commissaire de l’exposition.

A la fin des années 1930, le regard posé sur les corps fatigués, les clochards, les chômeurs affamés ne verse plus dans le romantisme mais incarne la volonté des classes laborieuses de se révolter contre le système capitaliste. La « Zone » (Saint-Ouen, Pré-Saint-Gervais…) – terrains vagues où s’entassent jusqu’à 30.000 personnes – devient le symbole de l’abandon des classes populaires par les pouvoirs publics.

La section architecture de l’AEAR tente d’y remédier pour trouver des solutions aux habitats insalubres. Charlotte Perriand réalise un photomontage pour alerter l’opinion publique (La Grande Misère de Paris, 1936).

La révolte porte également sur les violences policières, l’impérialisme colonial (diffusion de photographies anonymes de révoltes menées à Cuba, à Vienne, au Mexique, en Espagne et en Chine), et la montée du fascisme. L’iconographie du poing levé apparaît en France en 1934, en signe de solidarité envers le Parti communiste d’Allemagne, vaincu par le nazisme.

Encore plus que les photographies, j’ai été interpellée par la puissance des photomontages (surtout dans les deux dernières sections). Des images et des textes percutants, à ne pas manquer lors de votre prochaine visite au Centre Pompidou.

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