1940

Les Parisiens en exode

Jusqu’au 13 décembre 2020

Musée de la Libération de Paris, 4 av. du colonel Henri Rol-Tangy, Paris 14e

Pour sa première exposition temporaire, le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin donne à voir l’exode des populations civiles lors du début de l’occupation allemande (1940). L’occasion de découvrir ce musée qui a ouvert ses portes il y a six mois.

L’exode, mai-juin 1940 © LAPI/Roger-Viollet

La Seconde Guerre mondiale, débutée en septembre 1939, entre dans une nouvelle phase lorsque l’armée allemande, aidée des pays de l’Axe, lance une attaque le 10 mai 1940. S’ensuit la déroute des armées britannique et française. Des millions de civils fuient la zone nord du pays qui va être occupée par les armées du Reich. Ces Français – dont plus de deux tiers de la population parisienne – ont quitté leur maison précipitamment et se retrouvent hagards sur la route, dans un grand chaos.

Affiche « L’Histoire recommence », 1936
© Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin / Paris musées

En quelques jours, les structures de la société démocratique s’écroulent. Les populations sont sous le feu des mitraillages par des avions allemands qui avancent inéluctablement vers la capitale. Dans ce contexte de déroute totale, le maréchal Pétain demande l’armistice.

« Le traumatisme de l’exode est donc lié à celui de la défaite française et à l’humiliation nationale », commente Sylvie Zaidman (directrice du musée), co-commissaire de l’exposition. « C’est un temps dramatique de perte de repères, de disparition de proches, de confusion », ajoute-t-elle.

L’exode des Parisiens, juin 1940
© photo de Carl Mydans / The LIFE Picture Collection / Getty Images

Le parcours raconte cet épisode traumatisant pour la population en exil, encore présent dans la mémoire collective. Pourtant, il reste peu de traces matérielles de cette période. Les archives sont rares. Seuls quelques clichés de reporters américains, de photographes allemands ou de l’armée française ont été conservés. Mais tous portent une part de subjectivité.

D’autres populations ont été touchées par l’exode comme les Belges et les Hollandais suite au bombardement de Rotterdam, alors que les Pays-Bas est un pays neutre.

À ce traumatisme de la fuite s’ajoute une nouvelle réalité : les personnes qui choisissent de revenir à Paris après l’armistice du 17 juin 1940 doivent maintenant composer avec l’occupant allemand, envahisseur, et nazi par dessus tout…

L’exode le 13 juin 1940, sur la route de Fontainebleau. Travail d’élève, Régine Laurensou, 1940 © Réseau-Canopé – Le Musée national de l’Education

L’exposition donne à voir des images incroyables de voitures surchargées, de foules en déroute. Des photographies et des dessins d’enfants illustrent l’exode massif des Parisiens dans les gares et sur les routes. Le parcours se termine sur un extrait de Jeux interdits de René Clément qui rend compte du capharnaüm de l’exode massif des Parisiens. Une fiction qui invite à terminer sur une note joyeuse, un rire cathartique.

Un cyclo-pédaleur installé dans l’abri permettait d’alimenter les lieux en électricité ou en air filtré © Pierre Antoine

Si vous n’avez pas encore vu ce musée lumineux – en dépit du sujet traité -, à l’accès gratuit, c’est l’occasion ! En sus du parcourir passionnant, au sous-sol (à vingt mètres sous terre), vous pourrez découvrir l’abri de défense passive où s’étaient installés l’état-major des FFI de la région parisienne et le colonel Rol-Tanguy. Un musée pédagogique très bien conçu. Pour que les jeunes populations n’oublient pas l’horreur de la guerre.

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