Le partage des formes

Vasarely

Jusqu’au 6 mai 2019

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Centre Pompidou, Paris 4e

Le Centre Pompidou consacre une exposition majeure à l’artiste hongrois Victor Vasarely (1906-1997), inventeur de l’art optico-cinétique qui révolutionne l’abstraction géométrique. Son credo : refuser le statisme du carré de Malévitch pour le mettre en mouvement.

Après une formation à Budapest, au Mühely – « petit Bauhaus » dirigé par Sandor Bortnyik, figure majeure du modernisme hongrois -, Victor Vasarely s’installe à Paris en 1930, comme graphiste. La publicité lui enseigne l’efficacité des formes. Sa série des Zèbres (années 1930) en noir et blanc annonce les ondes et vibrations colorées de sa prochaine période op.

Vasarely se consacre uniquement à la peinture au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Lors d’un séjour à Belle-Île-en-Mer il s’inspire des galets roulés par les flots pour réaliser des toiles où dominent la symbiose entre les éléments océaniques (1947). Un an plus tard, à Gordes (Provence), il se passionne pour les troubles optiques liés aux forts contrastes de la topographie angulaire du site ainsi qu’aux jeux d’ombre et de lumière. En 1951, les carrelages craquelés de la station de métro Denfert-Rochereau sont à l’origine d’une nouvelle série de toiles.

L’artiste poursuit ses recherches sur les ondes et les particules pour les traduire plastiquement. « La forme sitôt saisie par l’oeil se mue en une autre forme et ne se stabilise jamais », explique Michel Gauthier, co-commissaire de l’exposition.

Puis, dès qu’il a défini son langage visuel pictural – « un carré-fond » d’une couleur donnée dans lequel s’inscrit une forme géométrique d’une autre couleur – il cherche à l’appliquer à d’autres domaines, artistiques ou non. Il propose ainsi une intégration architecturale à la Cité universitaire de Caracas, sur une invitation de l’architecte moderniste vénézuélien Carlos Raúl Villanueva (1954). Au début des années 1970, il crée deux fresques pour la gare Montparnasse, et une pour la façade de la station RTL. Il réalise encore la salle à manger du siège de la Deutsche Bundesbank à Francfort, reproduite dans l’exposition.

« Je ne puis m’empêcher de sentir une analogie troublante entre ma plastique cinétique et l’ensemble du micro- et du macro-cosmos. Mon art transpose donc encore une fois la nature, cette fois-ci celle de la physique pure, de manière à sentir à et à comprendre psychiquement ce monde. »

Le parcours se termine sur ses dernières oeuvres, qui évoquent l’imaginaire cosmique de la science-fiction (Vega, Vonal, Tridim, CTA).

L’exposition, à la fois chronologique et thématique, regroupe plus de 300 oeuvres sur tout support. Il faut imaginer leur création, à l’heure où les logiciels informatiques n’étaient pas encore commercialisés, pour prendre la mesure de leur modernité. Vasarely rêvait d’un esperado de son langage pictural. Sa proposition était d’inciter tout à chacun, en fonction de ses sensibilités, de reprendre son code pour les combiner à l’infini. Un message universel à ne pas confondre avec l’uniformité de la mondialisation de l’art aujourd’hui !

 

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