Le Pérou…

…. avant les Incas

Jusqu’au 01 avril 2018

[fnac:http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-DROIT-D-ENTREE-AU-MUSEE-QUAIB.htm]

Catalogue de l’exposition : 

Musée du quai Branly – Jacques Chirac, quai Branly, Paris 7e

Le Pérou est inexorablement associé aux Incas. Pourtant, des civilisations anciennes et brillantes ont existé avant ! Comme nous l’expose savamment le musée du quai Branly.

« L’or trouvé au Pérou date des civilisations de la côte nord du pays et non des Incas », s’indigne gentiment Santiago Uceda (archéologue, directeur du musée Huacas de Moche, Pérou), commissaire de l’exposition.

Dans cette région aride, au pied de la cordillère des Andres, les cultures cupisnique (horizon ancien, 1000 av J.-C. – an 1), mochicha ou moche (intermédiaire ancien, an 1-600), lambayesque (horizon moyen 600- 1100) et chimu (intermédiaire ou horizon récent, 1100-1532) se sont épanouies grâce à un sytème hydraulique perfectionné qui a permis d’irriguer la vallée. Les Moche serait l’une des premières sociétés à avoir construit une structure étatique.

Grâce aux fouilles récentes sur les sites des Huacas près de Trujillo et la découverte des tombes royales de Sipan, l’exposition renouvelle le regard porté sur les sociétés andines. Elle étudie l’origine et l’organisation du pouvoir dans ces sociétés anciennes, couvrant une période du 8e siècle avant J.-C. à l’arrivée des Incas sur la côte nord du Pérou, lors de la conquête du royaume de Chimu en 1470 après J.-C.

Après une présentation géographique de la côte nord du pays, le parcours met en avant l’importance de l’eau comme élément essentiel de la vie des sociétés anciennes sur la côte péruvienne. Elle fait partie de leurs rites et croyances, en tant que source de fertilité pour la terre.  Haricots, courges, pommes de terre, patates douces, manioc, maïs, avocat, chérimoles se sont adaptés au climat local. La présence d’un courant océanique froid garantie une riche faune marine, qui constitue la base alimentaire de la population, ainsi qu’une source de revenus avec la naissance du commerce. Cette nature abondante a été divinisée, comme on peut l’observer sur les objets cultuels.

Lorsque l’homme acquiert la capacité de conscience, il s’interroge sur la vie, la mort, et l’existence d’un être supérieur. Il dépasse le totémisme et invente des mythes qui expliquent son origine sur terre. Le pouvoir céleste s’exprime à travers des divinités, dont les experts ne savent pas encore, s’il s’agissait pour ces cultures d’une seule divinité avec divers attributs ou d’un Olympe complexe de dieux.

En l’absence d’écriture, la manifestation du pouvoir s’observe dans l’architecture des monuments, qu’il s’agisse des lieux de cérémonie (temple de la Huaca de la Luna) ou du palais (Chornancap). Le pouvoir terrestre est régi par les rois, seigneurs (Seigneur moche de Sipan) et prêtres.

Voire des prêtresses ! Les Espagnols ont découvert des villages appelés Cappullans, où l’autorité était détenue par la gente féminine. Telle la Dame de Cao Viejo, à la fois gouverneur et prêtresse. Sa silhouette en taille réelle a été reconstituée avec ses attributs (ornements de nez, boucles d’oreille, collier, sceptres, couronne, diadème, découverts dans son paquet funéraire) grâce à un scanner laser 3D.
Ou encore la prêtresse de Chornancap dont la fouille de la tombe constitue l’une des découvertes les plus récentes. Bijoux, céramiques, attributs du pouvoir témoignent de son haut rang dans la société lambayeque.

L’exposition est très bien conçue grâce aux nombreux documents et objets présentés. Elle nous permet de réaliser que les glorieux Incas représentent la fin de l’épanouissement social des peuples autochtones, avant même l’arrivée des Espagnols.

 

 

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