A. Giacometti & S. Dali

Jardins de rêves

Jusqu’au 09 avril 2023

#GiacomettiDali

Institut Giacometti, 5 rue Victor Schoelcher, Paris 14e

L’Institut Giacometti relate la création d’un jardin qui n’a jamais vu le jour, imaginé par deux génies artistiques, Alberto Giacometti (1901-1966) et Salvador Dalí (1904-1989), au début des années 30. Une invitation à une contemplation onirique.


Projet pour une place dans l’atelier d’Alberto Giacometti, c. 1933. Photo : Brassai © RMN- Grand Palais Fondation Giacometti © Succession Alberto Giacometti / Adagp, Paris 2022

Giacometti et Dalí se fréquentent assidûment entre 1931 et 1932. « Les sculptures de Giacometti stimulent l’inventivité théorique de Dalí qui publie en décembre 1931 son essai sur les Objets à fonctionnement symbolique, définissant la sculpture surréaliste », précise Émilie Bouvard, commissaire de l’exposition.


Alberto Giacometti, Boule suspendue, 1930-1931 (version de 1965). Plâtre, métal peint, ficelle. Fondation Giacometti © Succession Alberto Giacometti / Adagp, Paris 2022

Giacometti et Dalí, alors tous deux membres du groupe des surréalistes, imaginent un jardin pour l’une des villas du vicomte (Charles) et de la vicomtesse (Marie-Laure) de Noailles (Hyères ou Saint-Cloud). Ce projet naît lors d’un déjeuner chez les Noailles à Paris, le 8 octobre 1929. Giacometti commence à dessiner des groupes de sculpture dans ses carnets.

Vue de l’exposition © D.R.

Pour ce jardin extraordinaire, Dalí dessine un « parc de rêves » à partir d’oeuvres agrandies de Giacometti, dont le Projet pour une place (alors appelé Projet pour un jardin). Ce groupe de sculptures, dont il ne reste plus qu’un cône (Musée national d’art moderne, Paris) comprend en outre une chaise longue, un demi-cylindre, ou encore une sorte de planche de skate ! Dalí définit l’ensemble comme un « parc d’attractions, basé sur la réalisation de désirs – désirs de marcher, monter, s’asseoir, rentrer dans les trous » (1932). Soit des sculptures-jeux que l’on peut manipuler et qui permettent de laisser s’exprimer les plaisirs corporels.


Salvador Dalí, La Mémoire de la femme-enfant, 1929. Huile et collage sur toile. Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía Madrid © Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres 2022/Adagp, Paris 2022

Pour l’exposition, l’Institut Giacometti a fait reproduire ces sculptures, sur lesquelles on ne peut malheureusement pas monter dessus ! Aux côtés de toiles de Dalí, qui montrent la stimulation intellectuelle entre les deux artistes, qui finiront par être exclus du groupe des surréalistes (1935). En effet, Dalí ose représenter dans Guillaume Tell (1934) Lénine dont une fesse déborde et se mue en long pénis mou ! Giacometti soutient Dalí face à l’outrage de Breton.


Salvador Dalí, Femme à tête de roses, 1935. Huile sur bois. Kunsthaus Zürich © Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres 2022/Adagp, Paris 2022

Une exposition pointue dans un cadre intimiste. Profitez-en avant que l’Institut Giacometti ne déménage dans un espace plus grand dans le bâtiment historique de l’ancienne gare des Invalides et terminal d’Air France. C’est prévu pour 2026…

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