Georgia O’Keefe

Jusqu’au 6 décembre 2021

Centre Pompidou, Paris 4e

#ExpoGeorgiaOKeefe

Inconnue en France, elle est l’une des plus grandes artistes américaines du 20e siècle ! Georgia O’Keefe (1887-1986) illumine de ses peintures lumineuses les cimaises du Centre Pompidou. Dans une scénographie sobre qui met particulièrement bien en valeur son style minimaliste mais original, à la frontière du naturalisme et de l’abstraction.

Jimson Weed/White Flower No.1, 1932. Huile sur toile. Crystal Bridges Museum of American Art, Bentonville, Arkansas © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp Paris 2021

Une oeuvre et une personnalité qui s’inscrivent dans la mythologie américaine. Voilà comment on pourrait résumer l’art de cette femme qui a été la première à entrer dans les collections des musées américains et des particuliers.

Cette vie légendaire à pour point de départ son mariage avec le photographe Alfred Stieglitz (1864-1946) qui ouvre en 1905 la galerie 291 (numéro de l’immeuble) sur la Cinquième Avenue de New York. Il y expose des oeuvres modernes dont celles des avant-gardistes européens Rodin (1908), Matisse (1908, 1910), Cézanne (1911), Picasso (1911), Picabia (1913), Brancusi (1914).

Enseignante au Texas, G. O’Keefe envoie une série de dessins au fusain à son amie artiste new-yorkaise Anita Pollitzer pour qu’elle les présente à Stieglitz. Les deux se rencontrent et deviennent un couple people ! De 1923 à sa mort (1946), Stieglitz consacre une exposition annuelle à sa femme, qui incarne selon lui « l’esprit de 291 ».

Le parcours débute par la présentation de quelques-uns de ces dessins, inspirés de l’érotisme des nus aquarellés de Rodin. Son oeuvre s’inscrit ensuite dans la grande tradition américaine des paysages, des grands espaces. O’Keefe s’inspire du cosmos, du mouvement des astres, de l’espace infini. « Elle recherche la fusion de son corps avec la nature face à elle » commente Didier Ottinger (directeur adjoint du Musée d’art moderne), commissaire de l’exposition. Ce qui la mène sur la voie de l’abstraction, sans s’y abandonner complètement. Pour elle réalisme et abstraction sont liés.

Après avoir vu les fleurs de Charles Demuth (précisionniste qui s’intéresse à la représentation cubiste des sujets urbains et industriels), elle comprend qu’elle doit changer sa manière réaliste de peindre le monde végétal. Elle combine le processus du blow up (agrandissement), alors pratiqué par une nouvelle génération de photographes (dont Paul Strand) pour faire un gros plan sur ses fleurs.

Georgia O’Keefe utilise également cet effet sur des vues urbaines de gratte-ciels qui poussent alors comme des champignons à New York, tout en leur conférant une dimension emphatique en leur ajoutant des fissures tel un canyon sous un ciel étoilé.

Pelvis with the distance, 1943. Huile sur toile. Indianapolis Museum of Art at Newfields. Don d’Anne Marmon Greenleaf en mémoire de Caroline Marmon Fesler Photo © Bridgeman Images © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021

Le couple achète un ranch au Nouveau-Mexique. C’est là que l’artiste retrouve la puissance du cycle vital. Elle collectionne les ossements et les coquillages qu’elle peint en gros plans dans des paysages désertiques, sous des ciels infinis. « Ce Bleu qui sera toujours là comme il est maintenant même après que les hommes en auront fini avec leurs destructions ». Elle est fascinée par les poupées que les Indiens hopis utilisent pour enseigner la mythologie à leurs enfants, dont des exemplaires provenant du musée du quai Branly sont ici présentés.

Ses dernières oeuvres font preuve d’encore plus de minimalisme formel et représentent des fonds de couleur séparés par des lignes horizontales (vues aériennes inspirées de ses nombreux voyages en avion) ou sinusoïdales (routes traversant le désert ou une étendue enneigée).

Une exposition de rentrée sublime (je ne suis malheureusement pas autorisée à mettre plus de visuels pour vous en rendre compte), incontournable !

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