Du coeur à la main
Jusqu’au 31 mars 2025
Grand Palais, entrée avenue du Général Eisenhower, Paris 8e
C’est l’exposition de mode dont tout le monde parle. Et pour cause, l’univers créatif, magique et extravagant de Domenico Dolce et Stefano Gabbano (D&G) ne peut que fasciner les visiteurs de tout âge. Mais, au-delà du foisonnement des décors et du flamboiement des couleurs, l’exposition permet de comprendre les sources d’inspiration des créateurs italiens, dûment imprégnés de leur culture natale.

Vue de l’exposition © Mark Blower Photography
La haute couture (alta moda) de D&G constitue une ode à la culture italienne dans son intégralité. Milan, bien sûr, mais aussi Venise, Rome, les Pouilles, Palerme…, sont une source d’inspiration pour leurs créations, qui rendent hommage tant aux métiers de la mode (couture, broderie, art de la perle) qu’au savoir-faire artisanal (tommettes, stuc, verre, mosaïques).

La culture italienne, c’est aussi l’opéra, le théâtre, le cinéma, la musique, l’architecture, et la dolce vita. Chaque section du parcours développe ces différentes thématiques dans une scénographie chargée, qui rend compte des traditions locales.

Le style D&G est un étrange mélange entre sensualité, élégance (finesse du détail comme les broderies sur les gants et le revers de col des costumes). Et une outrance affirmée (bijoux extravagants telles les boucles d’oreille en forme de chandelier ou les souliers avec une flûte de champagne renversée en guise de talon), jusqu’au culte de la personnalité. Une salle représente ni plus ni moins un culte au « dieu » D&G et une autre arbore un manteau d’hermine aux griffes de la marque.

La dualité se retrouve également dans les couleurs avec un côté très pimpant, et à l’inverse, une salle entièrement revêtue de noir (deuil) ou de blanc (mariage).

La reconstitution de l’atelier des créateurs est un fourre-tout captivant sur le work-in-progress et les différentes étapes de l’assemblage des pièces.

La salle donnant à voir l’intérieur d’un palais aristocrate sicilien, avec en toile de fond des extraits du film Le Guépard de Luchino Visconti – film culte des créateurs – projetés sur des écrans-miroirs, est à couper le souffle.
Une exposition débordante de vitalité et riche en mises en scène. Seul bémol : le circuit qui nous fait longer les salles dans un sens unique avant de remonter par un dédale d’escaliers et de repasser par les premières salles dans le sens inverse. En dépit des travaux réalisés au Grand Palais, l’agencement des salles reste un sacré capharnaüm !
Super ! L’expo vaut le détour.