L’art du corps en mouvement

Danser sa vie – Art et danse de 1900 à nos jours

Jusqu’au 2 avril 2012

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Centre Pompidou 75004

« Mon art est précisément un effort pour exprimer en gestes et en mouvements la vérité de mon être. Dès le début, je n’ai fait que danser ma vie ». A partir du postulat de la célèbre danseuse Isadora Duncan, le Centre Pompidou propose une exposition inédite sur les liens profonds qui tissent la danse et les arts plastiques à partir du XXe siècle.

A travers trois thématiques – subjectivité de l’oeuvre, abstraction du corps, naissance de la performance – et 450 oeuvres, l’exposition « Danser sa vie » dévoile le dialogue parfois fusionnel entre la danse moderne et les arts visuels.

« La première salle présente trois oeuvres clés qui résument l’exposition », explique Christine Macel, co-commissaire de l’exposition. In the Palace (2000) de Daria Martin prend le contre-pied de la danse moderne en présentant des corps figés – ce contre quoi s’étaient révoltés les danseurs modernes, telle Isadora Duncan, qui souhaitait insuffler la vie dans leurs gestes – tandis que c’est la caméra qui tourne autour des corps.

Derrière cette cimaise s’étale sublimement la Danse de Paris (1931-1933) d ‘Henri Matisse, habituellement présentée au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.

A son angle perpendiculaire, des danseurs incarnent à tour de rôle l’oeuvre Instead of allowing something to rise up to your face dancing bruce and dans and other things (2002), la seule titrée de Tino Sehgal. Leurs corps investissent l’espace et jouent avec son architecture .

Films, peintures, performances. Ces trois médiums servent de fil rouge à l’exposition pour montrer la continuité des liens tissés entre la danse, l’art moderne et l’art contemporain.

Danser, c’est exprimer la vie. « Et que l’on estime perdue toute journée où l’on n’aura pas au moins une fois dansé », écrit Friedrich Nietzsche. De Duncan, Loïe Fuller, à William Forsythe, Olafur Eliasson (Movement microscope, créé pour l’exposition) et Jérôme Bel (The Show Must Go On), tous nous invitent à « danser notre vie ».

C’est à dire à reproduire les gestes du quotidien insufflés par la joie (cf. l’oeuvre éponyme de Derain) de vivre, un souffle expressionniste (cf. magnifique Tänzerin d’E. Nolde, E. L. Kirchner), une déconstruction du mouvement (cf. Le Bal Bullier de S. Delaunay qui fait contrepoint à la Contredanse de F. Kupka).

De fait, toutes les avant-gardes s’emparent de la danse. De Stijl, le Bauhaus, jusqu’au Ballet triadique d’Oskar Schlemmer, dont les danseurs mécanisés sont présentés ici pour incarner le comble de l’abstraction – ils se suffisent à eux-même, ils réduisent la danse à son point le plus élémentaire.

Ce à quoi s’opposent les performances présentées dans la dernière partie de l’exposition, centrée sur la pratique chorégraphique contemporaine. Loin d’incarner cette simplification abstraite chère à Schlemmer, les oeuvres brouillent les frontières entre danse populaire, scène et boîte de nuit. La danse devient ici un divertissement.

Riches de près de 2/3 d’oeuvres modernes et d’1/3 d’oeuvres contemporaines, « Danser sa vie » surprend par sa thématique inédite et captive. Un peu moins dans la dernière partie, les deux premières étant denses et intenses, on s’essoufle sur la fin.

Parallèlement, le Centre Pompidou organise le festival « Vidéodanse » qui retrace l’histoire de la danse depuis le XXe siècle à travers 250 films. Vous n’avez pas fini de bouger!

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