Vermeer versus V. de Boulogne

Vermeer et les maîtres de la peinture de genre
Valentin de Boulogne – Réinventer Caravage

Jusqu’au 22 mai 2017

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Vermeer : 

Valentin de Boulogne : 

Musée du Louvre, Hall Napoléon, Paris 1er

Deux expositions pour le prix d’une – enfin trois avec les « Chefs d’oeuvre de la collection Leiden » dont je ne parlerai pas ici – pour cette nouvelle saison au musée du Louvre ! A priori rien de commun entre le célèbre maître hollandais Vermeer (1632-1675) et le (presque) inconnu Français d’origine qui a exercé à Rome, Valentin de Boulogne (1591-1632). Mais Sébastien Allard, co-commissaire de l’exposition « Valentin de Boulogne – Réinventer Caravage » nous démontre le contraire !

D’un côté un géant de la peinture qui s’est distingué par ses miniatures de scènes de genre. De l’autre, un oublié de l’histoire de l’art – mais pas de son temps car ses commanditaires n’étaient autres que Mazarin, Louis XIV, le Pape Urbain VIII ou encore la famille Barberini – qui a réalisé de gigantesques scènes du quotidien. De ce fait, le thème de la musique, de la lecture, de la préparation des repas se retrouvent de part et d’autre du Hall Napoléon.

Dans le cas de Vermeer : l’atmosphère sublime le quotidien, l’artiste se concentre sur la représentation de l’activité, la concentration du sujet, le silence de la pièce, la préciosité des détails. Les oeuvres sont destinées à la bourgeoisie hollandaise qui incarne l’enrichissement économique du pays. Tandis que chez Valentin de Boulogne, on découvre les bas-fonds romains – les voleurs, tricheurs, liseuses de bonne aventure, bref, le monde des tavernes du peuple romain.

Par ailleurs, les deux expositions se terminent sur deux allégories – deux thèmes abstraits, qui se distinguent de la majorité de la production des deux artistes. Allégorie de la Foi catholique pour Vermeer (Metropolitan Museum of Art, New York), Allégorie de l’Italie pour V. de Boulogne (Institut Finlandais de Rome).

Avec l’exposition de Valentin de Boulogne, nous découvrons plus de trente oeuvres de sa production sur une soixantaine de sa carrière (le musée du Louvre en conserve la majeure partie). Si l’artiste peint d’après nature – selon un modèle dont la présence est tangible dans l’oeuvre (on retrouve les mêmes traits du vieillard dans différentes figures du saint), il introduit dans le dramatisme de la peinture caravagesque une émotion toute personnelle : la mélancolie. De plus, par rapport à la révolution caravagesque, Valentin de Boulogne tempère le clair-obscur par une teinte néo-vénitienne.

Dans l’exposition Vermeer, nous admirons douze toiles (soit un tiers de sa production) du « sphinx de Delft » dont la Femme à la balance – modèle de grâce et d’équilibre, qui introduit magnifiquement l’exposition. Chemin faisant, on découvre La Dentellière, La Lettre. La Laitière (Rijskmusuem), prêté exceptionnellement pour trois mois, est judicieusement située en fin de parcours. Son art de l’épure se distingue d’autant que l’artiste est ici confronté à ses compatriotes tel son rival Gérard Dou dont la Cuisinière hollandaise paraît bien chargée en comparaison. Là réside l’intérêt de l’exposition : casser l’image du génie solitaire pour explorer le réseau de relations que Vermeer entretient avec les autres grands peintres du Siècle d’or hollandais.

Néanmoins, « si vous venez pour Vermeer, vous vous souviendrez de Valentin de Boulogne », s’amuse Sébastien Allard (directeur du département des Peintures, musée du Louvre) , qui défend « son » exposition face à celle de son confrère Blaise Ducos (conservateur du Patrimoine, Département des peintures, musée du Louvre). Une position qui se défend tout à fait ; les deux sont indéniablement à voir !

 

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2 réponses à Vermeer versus V. de Boulogne

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