21 rue La Boétie

Picasso, Matisse, Braque, Léger… – D’après le livre d’Anne Sinclair

Jusqu’au 23 juillet 2017

[fnac:http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-21-RUE-LA-BOETIE-21BOE.htm]

Pour acheter le catalogue de l’exposition : 

Le musée Maillol s’inspire du livre d’Anne Sinclair 21 rue La Boétie (Editions Grasset & Fasquelle, 2012) pour évoquer la galerie de son grand-père, Paul Rosenberg (1881-1959), célèbre marchand d’art qui a favorisé le développement de l’art moderne à Paris et à New York.

Parmi les artistes représentés par le marchand d’art figurent Pablo Picasso, Fernand Léger, Georges Braque, Henri Matisse et la première femme à avoir eu un contrat avec un galeriste, Marie Laurencin.  L’histoire du 21 rue La Boétie (8e), ouverte en 1910, raconte la passion d’un homme pour l’art, la féconde amitié qu’il entretient avec les artistes, son succès parisien puis londonien. Avant la tourmente de la Seconde Guerre mondiale.

La galerie est réquisitionnée durant l’Occupation allemande et devient le siège de l’Institut d’Etude des Questions Juives qui a généré la propagande antisémite au profit de la Gestapo. En 1941, Paul Rosenberg doit s’exiler avec sa femme Marguerite et sa fille Micheline. Ils transitent par l’Espagne et le Portugal avant de rejoindre New York. Où il ouvre une nouvelle galerie.

Si les oeuvres des artistes représentés sont aujourd’hui célèbres et recherchées, tel n’était pas le cas pendant l’entre-deux-guerres – apogée de la galerie parisienne -. « Les abstractions de Braque, le cubisme de Léger, les couleurs de Matisse et les visages torturés de Picasso n’étaient guère prisés », commente Anne Sinclair, marraine de l’exposition.

« A la même époque, pressentant l’essor de l’art et du marché d’outre-Atlantique, mon grand-père voulut évangéliser les Américains et leur faire partager sa passion. La correspondance entre Paul et les artistes sur les oeuvres desquels il avait un ‘droit de première vue’ est révélatrice de l’incompréhension d’un continent devenu, depuis les années cinquante et soixante et un peu grâce à lui, le temple de l’art contemporain ».

P. Rosenberg applique à New York la méthode qui a fait son succès en France. Présentation d’artistes modernes autant que de maîtres du 19e siècle (Delacroix, Ingres, Corot, Courbet et impressionnistes) pour rassurer une clientèle encore peu habituée à l’art moderne. Constitution d’un réseau de clients fortunés, tant européens qu’américains. Promotion des artistes grâce à l’édition de catalogues, l’organisation de nombreuses expositions monographiques et de bienfaisance, publicité dans les journaux, participation à des salons… afin d’être constamment présent sur le marché de l’art. La seule année 1936 voit défiler Georges Braque en janvier, Seurat en février, Picasso en mars, Monet en avril, Matisse en mai, exposition des maîtres du 19e siècle durant l’été, exposition collective de 12 artistes modernes en fin d’année.

La soixantaine d’oeuvres présentées ici reconstitue l’atmosphère de la galerie du 21 rue La Boétie. Le parcours met en avant le rôle de Paul Rosenberg en tant que passeur de modernité. Il se termine sur la spoliation des oeuvres par les Nazis. Et le long projet de restitution aux ayant-droits. Une exposition à ne pas rater, d’autant que l’exposition Vermeer rencontre une telle affluence que les places sont rares…

 

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