Des anciens quais à Paris Plages

Paris sur Seine

Jusqu’au 17 septembre 2011

Hôtel de Ville de Paris, 75004, Entrée libre

Pour fêter les 10 ans de Paris Plages, l’Hôtel de Ville organise une exposition sur le lien incontournable entre les Parisiens et la Seine. Une histoire qui remonte depuis l’époque gallo-romaine, lorsque Paris s’installe sur l’île de la Cité. L’occasion de visiter la Capitale et de réserver un hôtel à Paris pour aller découvrir cette exposition, surtout en ce moment où les Parisiens désertent leur ville pour aller passer leurs vacances sur la côte.


La ville s’organise dès lors autour du fleuve: pouvoir économique sur la rive droite, pouvoir intellectuel sur la rive gauche, tandis que l’île de la Cité constitue le coeur politique de la capitale. Les armes de la ville témoignent, par l’usage du vaisseau, de ce lien symbolique entre le fleuve et la ville.

La Seine permet, pêle-mêle, de se laver dans les établissements de bain – l’offre limitée de ceux-ci incitent à la baignade sauvage à l’encontre de toutes bonnes moeurs -, laver son linge sur des bateaux à lessive (80 répartis la Seine au XVIIIe siècle, l’activité perdure jusqu’à la fin du XIXe siècle), consommer de l’eau, se procurer les biens les plus élémentaires, participer aux fêtes de la monarchie.

Les bords du fleuve sont ainsi encombrés de bateaux qui déchargent les marchandises sur les quais. Le port Saint-Paul accueille des céréales, du charbon, du bois, du fer, du foin. Les bateaux sont assez frêles et n’effectuent qu’un voyage : ils sont déchirés et recyclés en bois à brûler. Le port Saint-Nicolas, au pied du Louvre, accueille des bateaux beaucoup plus volumineux, halés depuis le Havre et Rouen et transportant les épices et produits exotiques en provenance d’outre-Atlantique.

Cependant, à partir du XIXe siècle, le développement du chemin de fer et le déplacement du commerce fluvial sur les canaux aménagés au nord de Paris font perdre à la Seine son rôle économique de premier plan. Pour autant, le fleuve demeure un lieu de détente et d’activités festives et sportives: joutes et jeux, feux d’artifices. Sans oublier la promenade sur les bateaux-mouches.

Ils font leur apparition lors de l’Exposition universelle de 1867. Le succès est immédiat : près de 3,5 millions de voyageurs circulent sur la Seine en 1867. Ils tiennent probablement leur nom des premiers bateaux construits sur les chantiers de la Mouche à Lyon. Plusieurs compagnies obtiennent des concessions et assurent un service de transports en commun pendant 50 ans. Concurrencés par le bus et le métro, ils cessent leurs activités en 1934. En 1949, ils reprennent du service pour promener les curieux et les visiteurs afin de découvrir les panoramas de Paris depuis la Seine.

En 1905, le quotidien sportif L’Auto, à l’origine du Tour de France (1903) organise la première traversée du fleuve. Huit nageurs participent à cette édition de 11km entre le viaduc d’Auteuil et le pont National. Véritable succès, la manifestation devient un rendez-vous estival jusqu’en 1936.

Plus élitaire est la baignade sur la piscine flottante Deligny, au quai d’Orsay, près de la Concorde. Elle est le rendez-vous des nageurs aisés et élégants, un lieu à la mode et raffiné. « Le cigare est l’indispensable complément de ce plaisir du bain froid, qui prend, grâce à cet accessoire, tout le charme des rêveries et des nonchalances de l’Orient » écrivait Eugène Chapus, premier journaliste sportif français dans Le sport à Paris (1854). En 1919, un système de filtrage est installé pour remédier aux dépôts boueux qui incommodent les nageurs… Finalement, la piscine Deligny coule en 1993.

À partir des années 1970, les bords de Seine voient leur animation diminuer. L’aménagement des voies sur berges éloigne les Parisiens qui goûtaient la quiétude du fleuve tandis que d’autres loisirs s’offrent à eux comme la télévision. La société parisienne des Trente Glorieuses découvre aussi la possibilité de quitter la capitale pour les vacances, l’occasion de goûter la baignade sur d’autres rives.

Mais à l’heure des questions environnementales, la Seine peut saisir une nouvelle chance et développer le transport fluvial des marchandises. Sans oublier d’offrir aux Parisiens, dont c’est une activtié intrinsèque, de flâner sur ses berges!

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