Monumenta 2012

Daniel Burren : Excentrique(s) – Travail in situ

Jusqu’au 21 juin 2012

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Nef du Grand Palais, accès par la porte nord (juste après le commissariat de police), Paris VIII

Si la signalétique extérieure pour accéder à Monumenta 2012, dont l’entrée se fait exceptionnellement par la porte nord et non directement par la nef (condition sine qua none de l’artiste pour participer à cette édition*), vous guide selon les symboliques rayures noires et blanches de Daniel Buren, attendez-vous à avoir une surprise à peine le seuil franchi…

Réflexion faite, le titre de l’oeuvre livre deux indices. L’un par rapport à la forme de celle-ci qui se détache des traditionnelles rayures séparées de 8,7 cm – bien que ce motif soit légèrement présent (sur les piliers), agissant comme référent culturel de l’oeuvre de Buren.  L’autre souligne l’importance de la forme du contenant par rapport au contenu.

L’architecture de fer et de verre du Grand Palais a été construite avec pour outil principal un compas. Quelques secondes de réflexion… Ca y est, vous y êtes ; il s’agit de cercles! L’artiste a imaginé des poteaux en fer rayés, soutenant des cercles de cinq tailles différentes, tendus d’un plastique coloré, selon le schéma: bleu, jaune, rouge orangé, vert (couleurs imposées par le fabricant du matériau).

Le visiteur traverse d’abord une sorte de corridor coloré avant de déboucher sur une « clairière », juste sous la verrière de la nef : là, plus de cercles en hauteur mais des socles au sol recouverts de miroirs sur lesquels nous sommes invités à monter. Effet d’aspiration ascendante vers la coupole, recouverte de rayures bleues. Dans le même temps, impression de chute vertigineuse générée par la réflexion par les miroirs de la profondeur de l’espace entre l’individu et la hauteur du plafond de la nef.

« J’attends, de cette tension extrême, non pas la mise en valeur sensible de la grande taille du bâtiment, mais plutôt la mise en évidence de son volume, laissé aussi vide que possible. Comme pour donner une forme à l’air qui y circule », commente Daniel Buren.

Enfin, l’ensemble des cercles forme, vu du haut, un motif arabesque du Xe siècle. Tandis que placé sous les cercles se situant au niveau des entrées latérales (ouest et est) et en regardant vers la coupole, les couleurs se métamorphosent. La combinaison du jaune et du bleu, donnant du vert.

De la météo et du moment de la visite (diurne ou nocturne) dépend la perception de l’oeuvre puisque chaque variation de lumière influe sur les cercles colorés.

Il a fallu quatre ans à l’artiste et à ses assistants, Patrick Bouchain et Loïc Julienne, pour concevoir ce projet. Deux ans de réflexion, deux ans de mise en pratique. Et de découvrir que par la magie de la main artistique, le plus petit des socles au sein de la « clairière » permet de se voir auréolé des bandeaux bleus apposés sur la coupole… Me voilà réconciliée avec l’homme à rayures qui sait, ici, rendre hommage à cet immense espace lumineux et lui conférer un rôle de place publique plus que de lieu d’exposition.
* « Il ne fallait surtout pas entrer par la porte principale, celle qui se trouve au centre de la nef et qui est donc trop proche de la coupole centrale de la verrière, coeur de cette architecture. Cette entrée centrale rend extrêmement difficile l’utilisation de tout cet espace, surtout pour y réaliser une exposition personnelle, car tout est donné à voir immédiatement », explique Daniel Burren. L’artiste fait d’ailleurs l’analogie avec les églises : on ny’ rentre pas par la nef!

 

 

 

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