Sonja Ferlov Mancoba

Jusqu’au 23 septembre 2019

Centre Pompidou, Galerie d’art graphique (niveau 4), Paris 4e

Le Centre Pompidou invite à découvrir l’oeuvre de la danoise Sonja Ferlov (1911-1984), épouse de l’artiste sud-africain Ernest Mancoba. Leurs oeuvres sont présentées de manière concomitante dans deux salles distinctes du musée national d’art moderne.


Sonja Ferlov Mancoba, travaillant sur The Little Careful One dans son atelier à Gudhjem, sur l’île de Bornholm au Danemark, en 1951 © Adagp, Paris 2019
© Johnny Bonne / AFP Sources Extra

Cette rétrospective de cette artiste méconnue en France présente 58 sculptures et 67 dessins, qui mêlent des inspirations africaine, précolombienne et surréaliste.

Sonja Ferlov Mancoba commence des études de peinture et se lie avec la nouvelle génération des artistes danois (Richard Mortensen, Ejler Bille, Hans Øllgaard et Vilhem Bjerke- Petersen). Ensemble, ils fondent le groupe et la revue Linien (1934). Ils revendiquent un art engagé, liant abstraction et surréalisme.

Sonja Ferlov se tourne ensuite par la sculpture, expérimente avec l’argile ou des objets trouvés dans la nature.


Sonja Ferlov Mancoba, Sans titre, vers 1935-36. Pastel sur papier
© SMK Photo/Jakob Skou-Hansen © The estate of Ferlov Mancoba © Adagp, Paris, 2019

Elle s’installe à Paris en 1936, s’inscrit à l’Ecole nationale des beaux-arts et loue un atelier près de celui d’Alberto Giacometti. Elle rencontre Joan Miró, Max Ernst, Jean Arp et Sophie Taeuber-Arp.


Sonja Ferlov Mancoba, Sans titre, 1969
© Centre Pompidou, MNAM-CCI/Audrey Laurans/ Dist. RMN-GP
© Adagp, Paris, 2019

Entre 1937 et 1940, elle crée un ensemble de sculptures aux formes organiques à la limite de l’abstraction. Elle introduit dans ses oeuvres le motif du masque et commence une série de dessins construits à partir d’un système de signes.

« Durant la guerre, elle crée Sculpture (1940-1946), œuvre phare dans son parcours, qui caractérise sa méthode de travail à la fois spontanée et ancrée dans un processus de métamorphose continuelle », commente Jonas Storsve (conservateur du Cabinet d’art graphique, Centre Pompidou), commissaire de l’exposition.

Moulée en plâtre en 1946, Sculpture fera l’objet d’un nombre limité de tirages en bronze, dont un exemplaire a été acquis par le Musée national d’art moderne en 2018.

Un an après la naissance de son fils Wonga (1947), dont le père est Ernest Mancoba, la famille s’installe au Danemark. Sonja expose avec ses anciens compagnons de Linien et avec ceux qui formeront le groupe international Cobra (Asger Jorn, Karel Appel ou Carl-Henning Pedersen) en 1948. Ils revendiquent une méthode dite « conceptuelle spontanée ».


Sonja Ferlov Mancoba, 4 sculptures, Sans titre, 1957-59
Terre cuite © Anders Sune Berg © Adagp, Paris, 2019

Mais, en raison de l’intolérance raciale, les Ferlov Mancoba retournent en France. Ils s’installent dans le village d’Oigny-en-Valois, au nord-est de Paris (1952). Sonja Ferlov crée peu, tout en expérimentant l’argile jaune.

En 1961, les Ferlov Mancoba emménage définitivement à Paris. L’artiste y entreprend une série de sculptures de plus grand format. Les formes de ses figures renvoient pour certaines au sacré, d’autres traduisent la libération du corps.


Sonja Ferlov Mancoba, Squelette de l’esprit, 1984. Plâtre
© Anders Sune Berg © Adagp, Paris, 2019

Dans les dernières décennies de sa vie, Sonja Ferlov Mancoba expose plus dans son pays d’origine qu’en France. Elle reçoit en 1971 la médaille Thorvaldsen, l’une des plus hautes distinctions danoises pour les arts visuels.

Son oeuvre sculptée m’a plus intéressée que son art graphique. Le vide de ses figures est vital. Le motif récurrent du masque et du casque introduisent l’idée de la dualité de l’être. A mi-chemin entre art abstrait et figuratif, art conceptuel et forme anthropomorphe, son art s’émancipe des voies académiques. A découvrir !

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