Réouverture galerie Apollon

Nouvelle présentation des Diamants de la Couronne

Musée du Louvre, Aile Denon, 1er étage, salle 705, Paris 1er

La galerie d’Apollon – modèle qui a servi pour la galerie des Glaces du château de Versailles, construite sous la direction de Louis Le Vau pour les réceptions données par Louis XIV, et écrin historique des Diamants de la Couronne – rouvre ses portes après dix mois de travaux. Splendide !

Vue de la galerie d’Apollon © 2020 Musée du Louvre / Antoine Mongodin

Boiseries, décors en stucs (de Girardon, des frères Gaspard et Balthasar Marsy, de Thomas Regnaudin), tapisseries et peintures du XVIIe à la Troisième République (Le Brun, Lagrenée, Delacroix pour le plafond central : Apollon vainqueur du serpent Python) ont été dépoussiérées.

Vue de la galerie d’Apollon © 2020 Musée du Louvre / Antoine Mongodin

La galerie possède 105 oeuvres d’art (41 peintures, 36 groupes de sculptures, 28 tapisseries) enchassées dans la voûte et le décor des murs. Le Brun, premier peintre du roi, imagine une décoration sur le thème du soleil et de la course de l’astre dans l’espace (terre, eau, continents) et le temps (symboles du zodiaque). On y observe aussi la figure d’Apollon, dieu solaire, et le cortège des Muses dont l’ensemble glorifie la personne du Roi-Soleil.

Diamant, dit « Le Régent » (140,64 carats métriques). Paris, musée du Louvre, département des Objets d’Art, MV 1017 © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

Trois nouvelles vitrines rassemblent l’ensemble des Diamants de la Couronne conservés par le musée du Louvre depuis 1887. « Les Diamants » ou plus précisément les Joyaux » de la Couronne désignent les gemmes détenus par les rois de l’Ancien Régime à la Première République française. La collection a été dispersée, suite à un vol en 1792 puis à la vente des pierres par la jeune République. Sa pièce la plus emblématique est le « Régent », plus gros diamant blanc connue en Europe. Quant au « Bleu de France », autre pièce mythique de la collection, il a été volé puis retaillé pour devenir le diamant « Hope », « détenu depuis 1949 par le National Museum of Natural History of Washington », précisent les conservateurs en charge des collections présentées dans la galerie, Anne Dion-Tenenbaum et Philippe Malgouyres.

C’est François Ier qui constitue la collection des Joyaux de la Couronne en 1530, à partir d’un premier groupe de huit pierres. Il dresse une clause d’inaliénabilité : les Diamants de la Couronne portés par les reines doivent être remis à la mort de leur mari au Trésor Royal (ancêtre du Trésor public). En clair, ils ne leur appartiennent pas !

François-Régnault Nitot, Collier et boucles d’oreilles de la parure d’émeraudes de l’impératrice Marie-Louise, Paris, 1810. Émeraudes, diamants, or, argent. Paris, musée du Louvre, département des Objets d’Art, OA 12155 © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean- Gilles Berizzi

Le musée du Louvre possède aujourd’hui vingt-trois bijoux, répartis en trois vitrines installées au centre de la galerie : les bijoux antérieurs à la Révolution, dont le « Régent » et le « Sancy » (le plus gros des 18 diamants cédés par Mazarin à Louis XIV) ; les bijoux du Premier Empire, de la Restauration et de la monarchie de Juillet ; les bijoux du Second Empire avec la couronne et les parures de l’impératrice Eugénie, dont une en diamants et saphirs, et une autre en diamants et émeraudes.

Vase en cristal de roche gravé : Suzanne et les vieillards et Judith et Holopherne, vers 1300-1500 puis Milan, vers 1550 pour le travail de la pierre. Milan, vers 1550, pour la monture, enrichie de guirlandes en France. Monture en or émaillé. Paris, musée du Louvre, département des Objets d’Art, MR 280 © Musée du Louvre (dist. RMN-GP) / Thierry Ollivier

Et ce n’est pas tout ! Les vitrines anciennes en bois dorées, les vitrines murales et celles des embrasures des fenêtres contiennent de la vaisselle en pierres dures collectionnées par Louis XIV. Ainsi qu’une collection de coupes, vases, verres, pichets en cristal de roche, jaspe, jade, agate, lapis-lazuli, sardonyx, d’une grande magnificence.

Cette rénovation a été rendue possible grâce au mécénat de la Maison Cartier, qui a permis aux équipes du Louvre de faire un travail remarquable.

Taggé .Mettre en favori le Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *