Jusqu’au 6 avril 2026
Collection Al Thani, Hôtel de la Marine, place de la Concorde, Paris 1er
La Collection Al Thani présente le dernier volet de sa trilogie organisée avec le Victoria & Albert Museum de Londres. Après les trésors du Moyen-Âge et de la Renaissance, voici les somptueux bijoux des cours européennes, chefs-d’oeuvre de fascination intemporelle.

À l’ère de l’Ancien Régime, tout protocole royal imposait de paraître à la cour fastueusement vêtu.e et paré.e de bijoux : ornement de tête, boucles d’oreilles, collier broche, bracelet, devant de corsage, boutons de ceinture…

La salle d’introduction présente les pierres précieuses les plus symboliques : diamants, saphirs, améthystes, et émeraudes. L’Étoile de Golconde (diamant de 57,31 carats) est ainsi appelé par Cartier en référence à l’ancien royaume indien de Golconde, centre de production historique du diamant. Sa dureté et son éclat incarnent naturellement la puissance. La pureté du Briolette des Indes (90,38 carats) n’a rien à lui envier. Plus étonnant, le saphir bicolore (19,67 carats), bleuté sur les contours, presque transparent au centre, a appartenu à la royauté française. Tout comme les améthystes de l’Oural et topazes roses dites « rubis du Brésil », issues de parures de l’impératrice Marie-Louise.

S’ensuit une sélection de onze diadèmes de la fin du XIXe (diadème Leuchtenberg, collection Chaumet) et du début du XXe siècle (diadème Manchester et Beit, Cartier). L’imposant diadème Bourbon-Parme aux fuchsias, commandé à Chaumet en 1919 par le duc et la duchesse de Doudeauville pour les noces de leur fille Hedwige (1896-1986) avec le prince Sixte de Bourbon-Parme, se distingue par sa forme légère et une élégance stylisée qui annonce l’Art déco.

La salle principale rassemble des parures qui témoignent de l’importance de la transmission patrimoniale entre les générations, avec des bijoux historiques ayant appartenu aux souverains britannique (diadème d’émeraudes de la reine Victoria), français (épée sertie de Napoléon, broche rose de la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III) et russe (broche en rubis et diamants de l’impératrice Catherine II). Citons également le collier de perles de Joséphine de Leuchtenberg, reine de Suède et de Norvège, hérité de sa mère, la princesse Auguste-Amélie de Bavière, duchesse de Leuchtenberg, qui l’avait probablement reçu en cadeau de sa belle-mère, l’impératrice Joséphine.

La dernière salle évoque la dispersion des collections royales et aristocratiques vers les nouvelles puissances dominantes : industriels, héritières américaines, icônes de la mode. Les formes des bijoux deviennent encore plus spectaculaires, tels le diadème Soleil (Cartier, Paris, 1907), serti d’un diamant jonquille (32,58 carats) et le collier Patiala (Cartier, 1928) drapé de multiples rangs de diamants. Ou encore l’ornement de turban dit « L’Oeil du tigre » (Cartier, Londres, 1937), orné d’un diamant brun doré de 61,5 carats et le collier de rubis de Nawanagar (Cartier, Paris, 1937), acquis par la maharajah Digvijaysinhji, venu à Londres en 1937 pour le couronnement de George VI.

Des bijoux qui brillent de mille feux, exposés pour la première fois à Paris. L’exposition idéale pour se mettre dans l’ambiance féérique de Noël !