Isao Takahata

Pionnier du dessin animé contemporain, de l’après-guerre au Studio Ghibli

Jusqu’au 24 janvier 2026

Maison de la culture du Japon à Paris, 101bis quai Jacques Chirac, Paris 15e

La maison de la culture du Japon à Paris présente la méthode de travail révolutionnaire d’Isao Takahata, pionnier du dessin animé japonais et co-fondateur du Studio Ghibli. Une exposition très attendue du public.

Le Tombeau des lucioles © Akiyuki Nosaka / Shinchosha, 1988

Le parcours retrace la carrière d’Isao Takahata (né en 1935), diplômé de l’université de Tôkyô en littérature française, de ses débuts chez Tôei Animation à la fondation du Studio Ghibli (1985). Un long périple, qui a métamorphosé la manière de réaliser les dessins animés.

Portrait de Isao Takahata © Kishin Shinoyama

C’est en voyant La Bergère et le Ramoneur de Paul Grimault (sorti en France en 1953, deux ans plus tard au Japon) qu’Isao Takahata décide de faire carrière dans l’animation. Passionné de Jacques Prévert, grand francophile, I. Takahata reçoit la médaille d’Officier des Arts et des Lettres et un Cristal d’honneur à Annecy pour l’ensemble de sa carrière (2014). Dès 1971, il met en scène avec Hayao Miyazaki les aventures de Lupin III, petit-fils du célèbre cambrioleur de Maurice Leblanc, adapté en manga par Monkey Punch.

Horus, prince du soleil © 1968 TOEI COMPANY, LTD.

Son premier long métrage s’intitule La Grande aventure de Hols, prince du Soleil (distribué en France sous le titre Horus, prince du Soleil, 1968). Dès ses débuts, il choisit de révolutionner le fonctionnement du studio d’animation, en faisant fi de la hiérarchie graphique. Il souhaite que chaque employé puisse participer à l’évolution du script.

En 1971, il rejoint le studio A Production et réalise les 52 épisodes de Heidi (1974), que le spectateur voit grandir à partir de ses cinq ans – une innovation narrative pour l’époque. Pour conférer de l’empathie au dessin animé, il demande à Nizô Yamamoto de trouver une technique qui apporte de la douceur aux décors, loin des couleurs crues habituellement utilisées dans les dessins animés. Après plusieurs essais, son collaborateur trouve la solution en humidifiant du papier Watson pour aquarelle et en frottant les surfaces peintes avec un pinceau-brosse.

Le Conte de la princesse Kaguya © 2013 Isao Takahata, Riko Sakaguchi / Studio Ghibli, NDHDMTK

Dix ans plus tard, Takahata fonde le Studio Ghibli avec Hayao Miyazaki et Toshio Suzuki. Il réalise Le Tombeau des lucioles (1988), Souvenirs goutte à goutte (1991), Pompoko (1994), Mes Voisins les Yamada (1999), Le Conte de la princesse Kaguya (2013), ultime oeuvre pour laquelle il a été nommé pour l’Oscar du meilleur film d’animation et sélectionné pour la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.

Mes voisins les Yamada © 1999 Hisaichi Ishii/Isao Takahata/Studio Ghibli, NHD

Dans ses deux derniers films, les dessins – bien que réalisés numériquement – relèvent plus de l’aquarelle, telle que lui a inspiré l’étude des anciens rouleaux peints (emakimono). « L’idée est de redonner vie au coup de crayon », explique Kazuyoshi Tanaka (Studio Ghibli). Isao Takahata veut revenir à la base du dessin, en faisant bouger des ronds, triangles, et carrés dans Mes Voisins les Yamada. Il pousse plus loin encore cette technique dans Le Conte de la Princesse Kaguya, adapté du plus ancien texte littéraire japonais Le Conte du coupeur de bambous.

Le Tombeau des lucioles © Akiyuki Nosaka / Shinchosha, 1988

Le parcours présente des storyboards, layout, décors avec celluloïd, photographies de Takahata et de ses collègues, extraits de films, annotations en japonais à la calligraphie si poétique et mystérieuse, pour nous Européens.

Une exposition qui donne envie de replonger illico dans ces classiques de l’animation japonaise !

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