Interprétation moderne du Pop Art par McDermott & McGough

Now after all those things you told me, 1965, Huile sur toile de lin, 152,4 x 121,9cm - (c) McDermott & McGough, Courtsey Galerie Jérôme de Noirmont, Paris, 2006McDermott & McGough. Please don’t stop loving me

Jusqu’au 15 mars 2007

Galerie Jérôme de Noirmont, 38 avenue Matignon 75008, 01 42 89 89 03

Avec Please don’t stop loving me – quatrième exposition personnelle à la galerie Jérôme de Noirmont – David McDermott (né en 1952) et Peter McGough (né en 1958) expriment leurs préoccupations par rapport à l’identité traditionnelle américaine – « propre et nette » – qui heurte la thématique contemporaine du sexe et de la violence.

Le couple délicieusement dandy, qui vit spirituellement à l’époque qui lui sied le mieux – XIXè siècle-début du XXè, comme l’atteste leur mode vestimentaire et la date fictive de leurs oeuvres (1963,1965, etc.) – défie la notion de temporalité en remettant en cause notre contemporanéité via des images du passé qui s’imposent comme modernes.

En effet, pour ces artistes mi-new-yorkais mi-dublinois, « toute époque vit au même moment ». Le temps n’est qu’une invention de l’esprit. Démonstration.

Maybe I should have saved those left over dreams, 1965, Huile sur toile de lin, 152,4 x 121,9 cm - (c) McDermott & McGough, Courtsey Galerie Jérôme de Noirmont, Paris, 2006Leur vingtaine de tableaux ici présentés juxtaposent des planches de bandes dessinées sentimentales des années 1950 – peintures à l’huile de lin – à des photographies vintage de scènes de films hollywoodiens. D’où la multiplication des antagonismes: ton (couleur/noir et blanc), medium (peinture/photographie) et substance (réalisme contre fiction).
Une fragmentation, accentuée par l’absence de contexte narratif des mises en scène représentées, qui rappelle l’art de Magritte.

There wasn't a thing left to say, 1965, Huile sur toile de lin, 152,4 x 121,9 cm - (c) McDermott & McGough, Courtsey Galerie Jérôme de Noirmont, Paris, 2006Dans ces toiles mixtes, des femmes pleurent à chaudes larmes un amour perdu.
L’effet dramatique est renforcé par une légende fleur bleue mais percutante
telles « Love bloomed lile a flower and then the petals fell » ou « the night we called it a day« .
Or, ces images du passé n’évoquent-elles pas pertinement le présent? Ainsi, ces femmes, joliment sculptées, posant dans un intérieur cosy, expriment en réalité la solitude, le désespoir de notre société de consommation. Derrière cette beauté idéale apparente se dévoile un monde obscur évoquant l’adultère, la trahison, le sexe, la violence.

La preuve est donnée; toutes les époques cohabitent dans le présent. La notion de temps n’est donc qu’illusion.

Please don’t stop loving me est le deuxième volet d’une expositon présentée à la galerie Cheim & Read, à New York (début 2006), mettant en exergue cette fois-ci des figures masculines, sur le thème de la sexualité cachée.

Dans la lignée du mouvement artistique Pop Art – défini par le peintre anglais Richard Hamilton comme étant un art « populaire, éphémère, jetable, bon marché, produit en masse, spirituel, sexy, plein d’astuces, fascinant et qui rapporte gros » – McDermott et McGough usent sur un mode ironique du pouvoir d’images surannées pour nous confronter à la réalité de notre présent. Une métaphore visuelle, esthétiquement attirante, mais profondément pessimiste et cruelle!

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