La pensée andine ancestrale

Personnage avec des traits de félin, de serpent et d’aigle harpie, 400 av. J.-C.-400 apr. J.-C.. Céramique. Culture de La Tolita © musée du quai Branly, photo Christoph HirtzChamanes & divinités de l’Equateur précolombien

Jusqu’au 15 mai 2016

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-DROIT-D-ENTREE-AU-MUSEE-BRANL.htm]

Catalogue de l’exposition : 

Musée du quai Branly, Mezzanine Est, Paris 7e

Le musée du quai Branly présente les dernières recherches archéologiques en Equateur qui consacrent le rôle du chamane comme passeur de traditions, prêtre, guérisseur, astronome, chasseur ET dieu temporel dans la culture andine ancestrale. Près de 300 oeuvres sont exposées pour la première fois en France pour expliquer cette pratique qui perdure aujourd’hui.

Le chamanisme trouve son origine et son apogée entre 1000 av. J.-C. et 500 apr. J.-C., au centre-nord de l’actuel Equateur, parmi les cultures Chorrera, Bahia, Jama Coaque et La Tolita. Mais les découvertes récentes ont mis en avant une société alors inconnue, vieille de 5.000 ans, appelée Mayo Chinchipe-Maranon, et située en Haute-Amazonie (le long de la frontière entre l’Equateur et le Pérou).

Le chamane, clef de voûte la société préhispanique, assure l’ordre spirituel, social, parfois politique de la communauté. Médiateur entre le peuple et les êtres mystiques, il est investi du pouvoir des animaux sacrés tels le jaguar associé au feu, le caïman à quatre yeux associé à la terre, le serpent associé à l’eau, ou encore l’aigle harpie associé à l’air.

Caïman mythique avec quatre yeux, 400 av. J.-C.-400 apr. J.-C.. Céramique. Culture de La Tolita © musée du quai Branly, photo Christoph Hirtz

Le chamane, choisi dès l’enfance et longuement préparé (jeûnes prolongés, abstinence sexuelle, longs séjours solitaires en forêt pour aiguiser ses sens), représente le lien entre les trois mondes qui forment la cosmogonie andine : le monde céleste (les astres), le monde terrestre (êtres humains et animaux), et l’inframonde (défunts ancêtres et esprits des montagnes, grottes et cascades représentés par des êtres mythiques). La Terre ou Pachamama (en langue quichua) est vénérée par l’homme qui en est le gardien. Il doit prendre soin de ses composantes tels que l’eau – responsable de la fertilité des terres -, les plantes et les animaux.

Chamane portant une coiffure de coquillages, 350 av. J.-C.-400 apr. J.-C.. Culture Jama Coaque © musée du quai Branly, photo Christoph Hirtz

Le chamane édicte et conduit les rituels qui accompagnent le développement de l’humain, de la naissance à la mort, en passant par la puberté et le mariage. Avant les cérémonies, il médite pour communiquer avec les esprits. Et trouver ainsi de l’aide pour soigner les malades ou faire tomber la pluie pour les cultures (maïs, manioc). Il recourt à des plantes sacrées, mastique des feuilles de coca pour atteindre un état de transe et/ou absorbe des liquides purgatifs pour se purifier le corps et libérer l’esprit.

Bouteille à effigie avec une anse-étrier, 3500-500 av. J.-C.. Céramique Culture Mayo Chinchipe-Marañón Copyright : © musée du quai Branly, photo Christoph Hirtz

L’exposition présente des statues de chamane méditant – dans des positions qu’envieraient bien des yogi ! -, ses parures pectorales en or (métal associé au soleil), ses tenues de cérémonie essentiellement composées de coquillages (symbole d’abondance qui attire la pluie). Ainsi que tout le matériel nécessaire aux libations, sans oublier les instruments de musique qui accompagnent les cérémonies.

Un petit film d’animation condense de manière imagée les informations essentielles pour bien comprendre la pensée ancestrale andine. Très bien fait jusqu’à l’arrivée des conquistadors, critiqués sans détour ; ils sont réduits à de vils cupides, dépourvus de toute spiritualité ! J’ai trouvé le contraste un peu réducteur même si le rôle des colonisateurs n’est sûrement pas à louer.

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