Dessins des Carrache

La fabrique de la Galerie Farnèse

Jusqu’au 2 février 2026

Musée du Louvre, Mezzanine Napoléon, Paris 1er

Le musée du Louvre reconstitue à 70% de la taille réelle le somptueux décor du palais Farnèse, siège de l’ambassade de France à Rome, peint par les frères Annibale (1560-1609) et Agostino Carracci (1557-1602). Grâce à son fonds exceptionnel de dessins préparatoires, dont le musée possède la plus grande collection avec les collections royales britanniques, qui prêtent 25 dessins.

L’exposition montre non seulement la somptuosité du décor, qui raconte divers amours antiques, reconnus par le public de l’époque, mais souligne également le perfectionnisme et le caractère humoristique des frères Carracci, qui y perdront leur entente (ils se disputent sans jamais se revoir) et même la vie. Annibale mourra d’épuisement physique (poussières dégagées par les travaux) et psychique, tant la tâche était titanesque, à seulement 34 ans.

« Sa grandeur servira de référence pour la Galerie des Glaces à Versailles ou le foyer de l’Opéra Garnier, pour ne citer que les plus connus », commente Victor Hundsbuckler (conservateur au département des Arts graphiques, musée du Louvre), commissaire de l’exposition. Louis XIX a souhaité une réplique de la Galerie Farnèse au palais des Tuileries, aujourd’hui disparue mais dont certains vestiges restent, ont été restaurés et sont présentés pour la première fois dans l’exposition.

Annibale Carracci. Étude de nu, d’après le modèle vivant posant à l’imitation du « Torse du Belvédère », réutilisée pour l’atlante à droite de « Jupiter et Junon ». Prêté par Sa Majesté le Roi de la Royal Collection © Royal Collection Enterprises Limited 2025 / Royal Collection Trust

Le parcours se présente de manière antéchronologique avec une reconstitution de la voûte de la Galerie au plafond. Sur les cimaises, les dessins préparatoires et cartons qui permettent d’observer qu’Annibale s’autorise des changements jusqu’au dernier moment. En outre, à l’heure du Paragone – débat de la Renaissance italienne qui compare les mérites de la peinture et de la sculpture -, l’artiste prouve qu’il maîtrise à la perfection les deux arts.

Dans la seconde partie du parcours est reconstitué le Camerino, pièce confiée à Annibale pour le tester. Il illustre différentes vertus inspirées des récits mythologiques grecques (Ulysse pour sa chasteté et son intelligence ; les frères de Catane pour leur piété filiale).

Annibale Carracci. Autoportrait présumé.
Prêté par Sa Majesté le Roi de la Royal Collection © Royal Collection Enterprises Limited 2025 | Royal Collection Trus

L’exposition se termine sur les caractéristiques des oeuvres des Carrache : les paysages stylisés et leur humour (rocher déguisé en forme de chat, soleil couchant faisant un grand sourire) et la singularité du travail d’Annibale, qui prend l’ascendant sur son frère dans le travail de la Galerie Farnèse.

C’est tout simplement éblouissant !

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