Les gens de Paris, 1926-1936

Dans le miroir des recensements de population

Jusqu’au 8 février 2026

Musée Carnavalet-Histoire de Paris, 23 rue Madame de Sévigné, Paris 3e

Le musée Carnavalet s’intéresse à l’évolution de la population parisienne entre les-deux-guerres grâce à l’étude de trois recensements (1926,1931, 1936). Sous un angle scientifique et artistique, l’exposition apporte un nouveau regard sur nos prédécesseurs, venus des quatre coins du monde.

Au Réveil Matin, Maison Bénazet, café restaurant, 113, avenue Jean-Jaurès, 19e arrondissement, vers 1935, carte postale photographique
© Ville de Paris / Bibliothèque historique

Au XIXe siècle, Paris atteint son pic de population (inégalé depuis) : 2,89 millions d’habitants en 1921.

Par son dynamisme et sa perpétuelle mutation, la ville attire de nouveaux habitants venus de province, de l’empire colonial, et des pays limitrophes.

Paris recense sa population tous les cinq ans. La capitale a commencé à constituer des listes nominatives de personnes à partir de 1926.

Le parcours débute avec la présentation du classi-compteur-imprimeur, machine inventée par Lucien March, pour dépouiller les bulletins individuels, qui permet de lire les documents et frapper le clavier de manière simultanée.

Lieux de naissance, nationalité, situations familiales, professions exercées, répartition au sein de chaque quartier, sont ensuite étudiés dans les différentes sections du parcours.

Jean Droit, Sans enfants aujourd’hui, plus de France demain pas d’enfants sans une politique nataliste et familiale. Affiche © Ville de Paris/Bibliothèque Marguerite Durand

À Paris, la moitié des couples vit sans enfant et le statut de célibataire domine, en dépit du fait – ou parce que – c’est la « ville de l’amour ».

Anonyme, La Zone de Saint-Ouen, 1934. Photographie CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

Le centre et l’est parisien sont des quartiers particulièrement denses. L’ouest parisien est le plus prestigieux. La maquette du quartier de Montmartre, qui concentre surtout des Espagnols et des Portufais, montre son aspect encore rural. L’étendue désolée au nord de Paris s’appelle « la zone ».

François Kollar, La France travaille. Couture et mode, 1933 Photographie. Ville de Paris / Bibliothèque Forney © Succession François Kollar

La majorité des Parisiens travaille. Les femmes sont surtout des employés de maison ou des couturières, les hommes des employés de commerce ou de chemins de fer.

Dans la dernière salle, le public peut consulter les registres de recensement numérisés par les Archives de Paris, grâce à la première base de démographie historique réalisée par l’IA, pour rechercher des Parisiens, célèbres ou non.

Face à ce dispositif numérique, des visages de commerçants (cafés, glaciers, primeurs, boulangeries…) des années 1926 à 1939 sont représentés sur des cartes postales anciennes.

Francisque Poulbot, Le Taudis, 1938. Affiche © F. Poulbot / Collection La contemporaine AFF_20767

Une exposition très vivante grâce aux nombreux portraits peints et photographiés. Elle présente en filigrane des thématiques sur le droit des enfants, les migrations, les lois libertés amoureuses, les politiques familiales, l’urbanisme, l’histoire du travail et du chômage. Cette dualité de récits de vie émouvants et de pistes réflectives font de cette exposition une réussite !

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