Unique collection de dessins espagnols au Louvre

Alonso CANO (1601-1667), Sainte Claire et Saint Louis de Toulouse. Plume et encre brune, sur papier beige clair. 7,2 x 10,8 cm. Musée du Louvre, département des Arts graphiques, RF 43241 - (c) Photo RMN / Hervé LewandoskiSiecle d’Or, Siecle des Lumières

Jusqu’au 15 octobre 2007

Musée du Louvre, Aile Denon, 1er étage, Salles 9 et 10, 75001, 6€ de 18h à 21h45 les mercredi et vendredi

Le musée du Louvre expose sa riche collection de dessins espagnols du XVIIe – « siècle d’Or »- et XVIIIe – « siècle des Lumières »-, avec des feuilles de Goya, Murillo, ou Cano encore jamais montrées au public depuis leur acquisition.

Une soixantaine de dessins, classés selon un ordre simplement chronologique – en raison du manque de recherches sur l’art graphique espagnol – attestent néanmoins de la somptuosité des arts graphiques de la péninsule méditerranéenne.

Bartolomé Esteban MURILLO (1617-1682), Saint Isidore. Plume et encre brune, lavis brun, traits de pierre noire, sur papier beige clair. 23,7 x 16,5 cm. Musée du Louvre, département des Arts graphiques, Inv 18445 - (c) Photo RMN/Michèle BellotL’exposition se focalise sur les premières acquisitions du musée du Louvre en la matière, avec des oeuvres notamment de Ribera, Antonio del Castillo, et surtout Murillo – dont le fonds du Louvre représente le plus important du monde avec celui du British Museum. Mais aussi sur des acquisitions récentes, comme les dessins du siècle d’Or d’Eugenio Cajés, Vicente Carducho, Herrera el Viejo, Alonso Cano – fidèle ami et émule de Vélazquez -, ou encore Juan de Valdés Leal – grand rival de Murillo. Et ceux du siècle des Lumières, avec des feuilles de Luis Paret, Francisco Bayeu et son célèbre beau-frère Goya.

Francisco de Goya y Lucientes (1746-1828), Tête d'ange. Sanguine, rehauts de blanc, sur papier brun. 46,6 x 34,8 cm. Musée du Louvre, département des Arts graphiques, RF 36728 - (c) Photo RMN/Jean-Gilles BerizziL’une des pièces maîtresses de l’exposition, l’étude pour une Tête d’ange de Francisco de Goya Lucientes (1746-1828), conçue pour décorer la voûte du petit choeur de la basilique Notre-Dame-du-Pilar à Saragosse (peinte en 1771), représente la première grosse commande qu’il lui a été confiée. Au moment où son beau-frère, Francisco Bayeu, travaillait au décor des coupoles. Cette Tête d’ange reflète l’influence des modes picturaux de la peinture madrilène, marquée par les références italiennes et françaises, influentes auprès de la cour espagnole. Mais on remarque déjà le style épuré de Goya, qui sait rendre compte de la forme avant le détail, comme dans ses peintures de la même époque.

Cette Tête d’ange, qui regarde vers les Cieux, est merveilleusement mise en valeur par la feuille qui l’avoisine – l’étude d’une Tête de bourreau de Francisco Bayeu y Subias (1734-1795), regardant vers l’Enfer. Tête qui représente un détail de la fresque de la Décollation de Saint Eugène du cloître de la cathédrale de Tolède (peinte en 1777) et considérée comme la plus accomplie des fresques du beau-frère de Goya.

rancisco de Goya y Lucientes (1746-1828), Le Portefaix, vers 1796/7. Grattoir, pinceau et lavis d'encre sépia sur tracé à la pierre noire, sur papier vergé blanc. 20,3 x 14,3 cm. Musée du Louvre, département des Arts graphiques, RF 38976 - (c) Photo RMN/Michèle BellotL’ensemble des feuilles de Goya, issues de ses albums, dessinés pour lui-même lorsque la surdité le frappe (1792-93), forment le fonds le plus riche du Louvre. Elles offrent un regard critique sur la société et la politique de l’époque. « Chacune montre les côtés sarcastiques ou tragiques de la condition humaine, qui sont aussi deux facettes de la personnalité complexe de Goya », explique la commissaire de l’exposition, Lizzie Boubli (conservateur au département des Arts graphiques du musée du Louvre).

Une exposition pertinente qui permet de prendre le pouls des courants artistiques espagnols, relativement méconnus en France. Les sicèles d’Or et des Lumières étant considérés par essence comme flamands, français et italiens…

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