David Lynch, le plasticien à la Fondation Cartier

Sans titre, sans date, Feutre sur papier - (c) David LynchDavid Lynch: The Air is on Fire

Jusqu’au 27 mai 2007

Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261 bd Raspail 75014, 01 42 18 56 50, 6,50€

Le célèbre réalisateur américain David Lynch (né en 1946) présente à la Fondation Cartier pour l’art contemporain un volet inconnu de sa puissance créatrice – son oeuvre plastique.


Sans titre, sans date - (c) David Lynch Peintures, dessins, photographies, musique d’ambiance sont autant de facettes que le natif du Montana réalise discrètement depuis 1960. Le directeur de la Fondation Cartier, Hervé Chandès, est parvenu à convaincre l’artiste, rebelle aux feux de la rampe, à exposer publiquement cette matière artistique.

Affiche de l'exposition David Lynch, The Air is on Fire, Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris, 3 mars-27 mai 2007 - (c) David LynchLa passion de D. Lynch pour le dessin et la peinture remonte à son enfance.
Mais, après des études aux Beaux-Arts de Philadelphie, il se tourne vers l’image en mouvement. Un changement de médium né d’un aléa expérimental: alors qu’il travaillait sur une toile, il observe une brise légère déplacer les objets collés au canevas. Six mois plus tard naît un court métrage. Le premier d’une longue série qui vaudra à son auteur de recevoir le Lion d’or pour l’ensemble de son oeuvre en septembre 2006, à l’issue de la projection de son dernier film Inland Empire.

Sans titre, sans date, Feutre sur papier - (c) David LynchDavid Lynch puise dans la centaine de dessins, peintures, et photographies, son inspiration pour ses longs métrages. L’homme devenu célèbre depuis The Elephant Man (1980) ne peut s’empêcher de gribouiller sur tout ce qu’il touche. Ainsi des boîtes d’allumettes autrefois enrobées de carton vierge, des pochettes en papier mises à la disposition des voyageurs à l’estomac sensible dans les avions – un détournement d’utilisation qu’Air France n’avait certainement pas prévu! -, des feuilles de bloc-note des hôtels par lesquels il transite, des serviettes en papier du restaurant Bob’s Big Boy, etc.. Cette collection de dessins dévoile le plus intime de Lynch, ses rêves d’enfance, ses fantasmes d’ado et ses préoccupations d’adulte.

'Do you want to know what I really think?', 2005, Jet d'encre, matériaux divers - (c) David Lynch / Photo: Patrick GriesA l’inverse de ses dessins, ses peintures sont de format giganteque. Réalisées sur des panneaux tels ceux d’un décor théâtral, elles sont enrichies de collages représentant des figures humaines grotesques et pour la plupart surexcitées. Le stéréotype féminin prend l’allure du diable avec un comportement aguicheur, des lèvres et des ongles peints en rouge vif. Le tout est complété d’une légende à l’humour féroce. Exemple: « Do you want to know what I really think? » demande un homme tenant un couteau dans la main, face à une femme à moitié nue, qui lui répond platement: « No« .

Sans titre, sans date, Photographie noir et blanc - (c) David LynchDes films d’animation sont projetés dans une salle de cinéma miniature évoquant Eraserhead (1977) tandis que la série Distorted Nudes présente des photomontages numériques, créés à partir de photographies érotiques des années 1840-1940.

Se dégage une vision tragique et menacée de l’homme, telle que l’exprimaient les artistes expressionnistes et surréalistes des années 1930-40. Cela fait froid dans le dos, à l’instar de la scénographie et de la musique d’ambiance spécialement conçues par le maître. Du 100% David Lynch…

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