Otobong Nkanga

I dreamt of you in colours [J’ai rêvé de toi en couleurs]

Jusqu’au 22 février 2026

Musée d’Art Moderne de Paris, 11 avenue du Président Wilson, Paris 16e

Le Musée d’Art Moderne de Paris présente la première exposition monographique consacrée à l’artiste nigérienne Otobong Nkanga (née en 1974 à Kano, vit à Anvers). Depuis la fin des années 90, l’artiste se préoccupe d’écologie, des cicatrices laissées sur le corps et le territoire, dans des oeuvres à la fois esthétiques et puissantes.

Otobong Nkanga, Social Consequences V – The Harvest, 2022. Drawing, acrylic and stickers on paper. Collection Wim Waumans. Courtesy de l’artiste

Après des études à l’université Obafemi Awolowo d’Ife-Ife (Nigeria) et à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, puis une résidence d’artiste à la Rijksakademie d’Amsterdam, Otobong Nkanga s’attarde sur les conséquences entre l’exploitation des sols en Afrique, celles sur les corps, et la capacité réparatrice des uns et des autres.

Otobong Nkanga, In Pursuit of Bling, 2014. Divers matériaux (textile, minéraux, vidéos, etc.). Photo KW Institute of Contemporary Art, Berlin, Germany © Anders Sune Berg. Courtesy de l’artiste

Ses oeuvres d’une grande force plastique s’incarnent dans des tapisseries ou des installations utilisant les matériaux brillants tirés du sol (cuivre, mica, malachite), puis transformés sous forme de maquillage, matériaux isolants, et composants technologiques, à destination des pays du Nord. La surexploitation des sols africains laissent des paysages arides et meurtris. À l’image des corps des travailleurs de ces mines (In Pursuit of Bling, 2014 ; The Weight of Scars, 2015 ; Solid Maneuvers, 2015).

Otobong Nkanga, Unearthed – Sunlight, 2021. Textile. Photo : Kunsthaus Bregenz, Markus Tretter Courtesy de l’artiste

Dans Unearthed (Exhumé), l’artiste raconte une histoire sur quatre tapisseries monumentales, qui part des grands fonds océaniques (Abyss) pour atteindre un paysage sous la lumière du soleil (Sunlight). O. Nkanga utilise un nouveau type de machine à tisser à lances pour créer des motifs et textures à partir de fils chatoyants. Elle relie l’exploitation minière aux changements climatiques et évoque les millions de morts dans le processus, en représentant des parties de corps échouées sur le rivage, puis transformées en minéraux, lesquels sont utilisés pour nos technologies…

L’artiste complète cette exposition d’une grande force morale et plastique par des performances de danse au sein des salles.

George Condo, The Portable Artist, 1995. Collection particulière © ADAGP, Paris, 2025

À découvrir également, les oeuvres de George Condo (jusqu’au 8 février 2026), ami de Keith Haring et Jean-Michel Basquiat. Le peintre américain mélange les genres, de la peinture ancienne aux graffitis, en représentant des visages vides de toute expression ou des compositions à la limite de l’abstraction. Une oeuvre détonnante.

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Une réponse à Otobong Nkanga

  1. Philippe dit :

    Bravo

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