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Tribu/s du monde

La tribu Warli en Inde parle un dialecte quine s’écrit pas. La peinture est l’un des moyens pour transmettre leur culture, 2010 © Anne de Vandière Installation photographique d’Anne de Vandière

Jusqu’au 2 janvier 2017

Entrée libre

Catalogue de l’exposition : 

Musée de l’Homme, 17 place du Trocadéro, Paris 16e

Dans le cadre de Paris Photo, du 7 au 13 novembre 2016, je vous propose l’exposition – installation d’Anne de Vandière, au musée de l’Homme, sur les « Tribu/s [au bord] du monde ».

La photographe parcourt le monde depuis 2009, à la rencontre des peuples autochtones. Si elle n’est pas la seule à le faire (souvenez-vous de Jimmy Nelson), elle se distingue par son approche focalisée sur les mains.

« Fragilisés, souvent ignorés, ces peuples racines, au bord du monde, sont les sanctuaires de notre planète. Dans chaque geste de leurs mains bat un savoir-faire ancestral. Un patrimoine de l’humanité qui force au respect », commente l’artiste.

Son idée naît en 1996, lorsqu’elle quitte sa profession de journaliste reporter pour fonder avec Olivier Durand le magazine Est/ouest Avenue. Les photographies, en noir et blanc, ont pour sujet principal la main. Mains de personnalités, d’artisans du luxe (elle rencontre les ouvrières qui créent les vêtements de haute couture), de métiers en voie de disparition. Ce projet – H/AND – se fait sur la durée, sans chronologie particulière. En 2009, elle reçoit le Prix Fondation Neuflize Vie ABN Amro pour la photographie contemporaine.

 

En 2009, Anne de Vandière élargit son horizon et part à la rencontre des peuples racines. Du Sénégal à la Laponie (2015), elle parcourt tous les continents ; réalise 500 portraits d’hommes et de femmes appartenant à 46 ethnies différentes. Aucune photo n’est volée. Elles sont le fruit d’un rendez-vous pris entre l’artiste, un accompagnateur et la tribu. concernée. Anne de Vandière prépare son voyage pendant deux mois, passe environ un mois sur place, et à son retour travaille dessus pendant trois mois.

L’installation se présente sous la forme de deux caissons et d’un espace où sont exposés ses carnets de voyage, faits sur mesure, couverture en cuir de couleur, papier épais pour pouvoir coller dessus des plumes, des bracelets, des feuilles… L’empreinte des femmes et hommes qu’elle rencontre y est dessinée avec dedans quelques lignes racontant leur histoire.

Les containers, eux, diffusent de petits films sur les personnes que l’artiste a rencontrée. Ils débouchent sur une salle tel un cabinet de curiosités. Dans sa forme mais pas dans son fond, prévient l’artiste, car il s’agit d’apprendre à aller à la rencontre de l’autre et non à le regarder comme une drôle de fantaisie. Toutes les photos  – en noir et blanc, uniquement de l’argentique – témoignent de la symbiose entre ces peuples et le monde végétal. Ceux pourquoi y figure autant la photographie d’une nonne népalaise (au plafond) qu’un couple vu de dos du Finistère, « par souci de signifier que le sentiment d’appartenir à un lieu et d’être en osmose avec son environnement n’est pas réservé aux peuples du bout du monde » (Anne de Vandière).

Des portraits à la fois esthétiques et émouvants, une approche originale et humaniste. Une exposition petite dans sa forme mais captivante.

 

 

 

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