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La mode retrouvée

Née Elisabeth de Caraman-Chimay (1860-1952), la comtesse Greffulhe, nièce de Robert de Montesquiou, a régné sur le gotha parisien durant un demi-siècle. Le Palais Galliera expose sa garde-robe originale... voire exubérante !

Les robes trésors de la comtesse Greffulhe

Jusqu’au 20 mars 2016

Catalogue de l’exposition : 

Palais Galliera, 10 avenue Pierre Ier de Serbie, Paris 16e

Née Elisabeth de Caraman-Chimay (1860-1952), la comtesse Greffulhe, nièce de Robert de Montesquiou, a régné sur le gotha parisien durant un demi-siècle. Le Palais Galliera expose sa garde-robe originale… voire exubérante !

Après son mariage avec le (très) fortuné Henry Greffulhe, la comtesse influence non seulement la mode mais aussi les arts et les esprits. Marcel Proust en premier, qui lui prête les traits de la duchesse de Guermantes dans A la recherche du temps perdu (d’où la pirouette du titre de l’exposition). « Tout le mystère de sa beauté est dans l’éclat, dans l’énigme surtout de ses yeux. Je n’ai jamais vu une femme aussi belle ».

La comtesse tient salon dans son hôtel particulier de la rue d’Astorg (Paris 8e), reçoit au château de Bois-Boudran (Seine-et-Marne) ou dans sa villa de Dieppe. Elle joue de sa présence, comptée, et de ses disparitions fugitives, dans des envolées de tulle, gaze, mousseline et plumes. Vestes kimono, manteaux de velours, motifs orientaux, ses tenues marquent sa taille fine et sa silhouette élancée.

Femme d’élégance autant que d’esprit et passionnée de musique, elle lève des fonds pour assurer la production de spectacles qui lui tiennent à coeur : Tristan et Isolde, Le Crépuscule des dieux de Wagner, les Ballets russes de Diaghilev, Isadora Duncan.
En politique, elle soutient le capitaine Dreyfus, Léon Blum, le Front populaire, la République.
Elle s’intéresse également aux sciences : Marie Curie et l’Institut du radium, Edouard Branly et ses recherches…

A partir de 1964, les héritiers et descendants de la comtesse font don au Palais Galliera d’une partie de sa garde-robe. Ces pièces forment un des plus importants fonds historiques du musée. Que l’exposition dévoile dans une scénographie relativement sombre, alors que les couleurs des robes ne sont déjà pas très éclatantes. Les cartels posés sur les socles sont peu lisibles. De ce fait, les robes ont beau être griffées Worth, Fortuny, Lanvin, je n’ai pas ressenti d’extase à les voir.

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