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L’art du sacré (I)

Le Mont Athos et l’Empire Byzantin – Trésors de la Sainte Montagne
Jusqu’au 5 juillet 2009

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-LE-MONT-ATHOS-ET-L-EMPIRE-BYZANTIN-ATHOS.htm]

Petit Palais, avenue W. Churchill 75008, 9€

Deux expositions concomittantes mettent en valeur des pièces
exceptionnelles de l’art chrétien. Orthodoxe, d’une part, avec les trésors de la Sainte Montagne du IXe au XVIIIe siècle (Petit Palais). Catholique, d’autre part, avec les premiers retables, essentiellement français (musée du Louvre), du XIIe au début du XVe siècle. Une magnifique mise en scène du sacré.

TRESORS DE LA SAINTE MONTAGNE

Péninsule du nord de la Chalcidique, le Mont Athos ou « Sainte Montagne » pour les Grecs, forme un terrain de plaines et de petites collines de 360 km2, entouré de golfes de part et d’autre. Son point le plus haut culmine à plus de 200 m, au Mont Athos.

S’il était habité pendant l’Antiquité, le Mont Athos a perdu ses habitants suite aux invasions successives de Slaves, Bulgares et des attaques de pirates. La région reste déserte entre le Ve et le IXe siècle, date de l’arrivée des premiers moines.

Accessible par bateau, à partir du port d’Ouranopolis, ce lieu mythique et mythologique – selon les légendes, il aurait été le cadre d’une bataille entre les dieux et les géants / Athos aurait jeté la montagne contre Poséidon / Poséidon aurait enterré Athos sous la montagne – abrite depuis le IXe siècle des monastères orthodoxes. Vingt précisément, avec une centaine de dépendances (chapelles, ermitages, grottes).

Dix d’entre eux reposent le long du littoral (Diochariou, Xenonphontos, Grigoriou, Dionysiou, Iviron, Stavronikita, Pantocrator, Vatopédi, Esphigménou, Saint-Pantéleimon). Cinq se trouvent légèrement plus en retrait de la mer (Simonospétra, Saint-Paul, la Grande Lavra, Karakallou, Chilandar). Cinq autres sont tournés vers l’intérieur, entre les montagnes (Zographou, Kastamonitou, Xéropotamou, Koutloumoussiou, Philotéou).

La péninsule bénéficie d’un statut particulier depuis l’Empire byzantin, qui est toujours reconnu par la République hellénique (inscrit dans la Constitution). Il repose sur la restriction de son accès: en dehors des moines, seuls les hommes, sur autorisation spéciale, peuvent pénétrer les lieux. Les femmes, selon la règle de l’abaton, y sont formellement interdites. Les vingt monastères sont représentés administrativement par la Sainte Communauté, dont l’organe exécutif – la Sainte Epistasie – est composé de quatre membres. Ces instances siègent à Karyès. Chaque monastère reste indépendant l’un de l’autre (hormis pour les questions administratives) et est dirigé par un higoumène.

Les monastères ont conservé leur architecture d’origine, à savoir des fortifications médiévales, qui hébergent en hauteur les cellules des moines. L’église centrale (catholicon), à laquelle fait face le réfectoire, est située dans la cour intérieure, qui comprend également des chapelles et des édifices annexes.

Ces monastères abritent depuis leurs origines des décors de fresques et de mosaïques, des sculptures, icônes, reliquaires, broderies, manuscrits, mobilier et objets lithurgiques, qui offrent un vaste panorama de l’art byzantin. Leur existence n’est révélée au public qu’à partir du XIXe siècle, à la suite d’expéditions scientifiques. Pour autant, ces oeuvres ne sont sorties de leur territoire qu’à deux reprises. Une première fois en 1997, lorsque Thessalonique a été nommée capitale européenne de la culture. Une seconde fois en 2006 pour une exposition à Helsinki consacrée à la vie monastique du mont Athos post-byzantine.

Après une présentation du développement de la vie monastique au Mont Athos à travers des pièces souvent données par les empereurs byzantins (grand voile brodé représentant le Christ sur fond de soie bleue, calice de Jaspe, petites icônes), l’exposition du Petit Palais s’attarde sur les techniques de l’art byzantin, comme la sculpture sur ivoire. Elle met en valeur des oeuvres inédites telles ces plaques du XIIe siècle avec adoration des rois mages. L’exposition se termine par des oeuvres datées après la chute de l’Empire (1453), avec des Piéta et des fragments de fresques monumentales de l’école crétoise, représentée par le peintre Théophane.

A voir également au Petit Palais: Dans les collections permanentes (entrée libre), au niveau des salles du RDC, la collection publique française d’icônes grecques, créto-vénitiennes, russes, bulgares, etc..

Dans un autre registre mais toujours dans la thématique mystique: l’exposition temporaire sur « William Blake – Le Génie visionnaire du romantisme anglais » (jusqu’au 28 juin 2009).

LES PREMIERS RETABLES XIIe- début XVe siècle (A SUIVRE) …

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