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Le trésor naturel des Caraïbes

La perle rose de David Ferdeman et Hubert Bari.
Editions Skira. 176 pages, 204 illustrations couleur, octobre 2007, 45€

Pour coïncider avec l’exposition du Muséum national d’histoire naturelle « Perles, une histoire naturelle » (jusqu’au 10/03/08), deux experts en la matière sortent un livre étincelant sur la perle rose des Caraïbes. A l’image de cette ultime perle naturelle dont le relief renvoie des effets de flamme à la lumière.

Hubert Bari, maître de conférences au Muséum national d’histoire naturelle à Paris a fait sensation dans le public avec son exposition « Diamants au coeur de la terre, au coeur des étoiles, au coeur du pouvoir » (2001). Aujourd’hui (en fait, depuis de nombreuses années) il s’intéresse à la perle rose, avec le journaliste américain David Ferdeman, auteur de nombreuses contributions liées à la gemmologie.

Peu d’entre nous connaissent l’histoire de cette perle rose, la dernière perle naturelle encore pêchée de nos jours. A l’intention des néophytes, les autres perles, qu’elles soient blanches ou noires, sont élevées en culture (parc à huîtres). A l’inverse, la perle rose se forme dans le lambi (pink ou queen conch en anglais). Un coquillage plus connu des touristes et des habitants de la Floride, du Honduras, du Mexique et de Cuba, pour … sa chair! Mais à ceux qui voudraient se lancer dans la pêche au lambi, sachez qu’on ne trouve qu’une perle rose sur 10.000 coquillages, et une seule de bonne qualité sur 100.000…

Pourtant, l’Indiana Jones au féminin, comme elle est tendrement surnommée par ses pairs, Susan Hendrickson, a débarqué un beau jour chez un courtier suisse en pierres précieuses (maison Lançon) avec dans son sac à dos 30.000 perles roses! Imaginez-vous la scène: cette grande femme blonde, réputée pour avoir découvert le fossile du tyrannosaure Rex aujourd’hui exposé dans le grand hall du Field Museum à Chicago, déversant son trésor, qui représente pas moins de 90% du stock mondial de perles roses! Sue a pendant plus de vingt ans prospecté les Caraïbes (fan de plongée, elle a entouré l’équipe de Franck Godiot pour les fouilles sous-marines d’Alexandrie) et a acheté TOUTES les perles des pêcheurs.

La perle, qui avait connu son heure de gloire à l’ère édouardienne, victorienne, et à l’époque de l’Art Nouveau, était tombée en désuétude. Mais l’arrivée sur le marché du lot de perles de Sue Hendrickson la remet au goût du jour. Le joaillier new yorkais Tiffany relance des collections. Puis c’est au tour du Japonais Mikimoto, bientôt suivi par toutes les grandes enseignes de luxe.

Non seulement, ce livre magnifiquement illustré, aborde ainsi les aléas de l’histoire de la perle rose, mais il a le mérite de traiter également du revers de la médaille. En effet, comment assurer la survie du lambi – et donc la production de la perle rose – (trop) prisé par les amateurs gourmands?

Les auteurs ont lancé un très beau site à partir duquel vous pourrez commander le livre. Mais aussi les créations de bijou d’Hubert Bari, qui se fera en outre un plaisir de vous parler personnellement de sa passion pour la perle rose. Vous pouvez le joindre au 01 42 02 50 99 ou par mail (contact@perle-gemme.com).

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