Site icon Artscape

Lumière argentique

Olivier Mériel

Jusqu’au 31 octobre 2010

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-L-IMPRESSIONNISME-IMPRE.htm]

Musée des impressionnismes, 99 rue Claude Monet, Giverny (Eure)

Si la maison et les jardins de Claude Monet sont bien connus à Giverny, peu savent que la ville abrite également le musée des impressionnismes (appelé musée d’Art Américain Giverny entre 1992 et 2009). A l’occasion du Festival Normandie Impressionniste (de juin à septembre 2010), le musée présente les photographies d’Olivier Mériel. Qui, à l’instar des Impressionnistes, cherche à capter les variations lumineuses des bords de Seine et de la côté normande. Un hymne à la lenteur pour témoigner de l’éphémère.

Enfant de la côté normande, Olivier Mériel (né en 1955, à Saint-Aubin-sur-Mer) a pris le temps de découvrir chacune des étapes de son parcours, sur les traces de l’impressionnisme.

Point de départ: gare Saint Lazare, direction Giverny, Rouen (la cathédrale de nuit), Jumièges (variation de lumière sur l’abbaye), Dieppe / Etretat / Varangéville (paysages maritimes), Honfleur (ville de l’estuaire de la Seine), Trouville / Deauville / Villers-sur-mer / Houlgate (plages et architecture), marées et falaises sauvages de la côte normande jusqu’aux vues de la Tamise, à Londres, où il retrouve l’origine de l’impressionnisme: William Turner.

« Depuis 30 ans, mon seul sujet est la Lumière, Lumière intérieure comme expérience de la vie à l’oeuvre. […] Je vois la Lumière comme le symbole de l’élévation, elle se suffit à elle-même », explique le photographe.

O. Mériel n’utilise que l’argentique pour produire des images singulières, réalisées à la chambre photographique avec des temps de pose très longs – il attend que se produise une correspondance entre ce qu’il voit dans l’objectif, l’heure, le lieu et son propre paysage intérieur. Les clichés sont obtenus par contact (le négatif est mis en étroite relation avec la feuille sensible), leurs tirages sont ensuite virés au platine et sélénium sur des papiers riches en argent.

D’où ce fort contraste entre ombre et lumière dans ses oeuvres. Une ombre menaçante, qui évoque la nature humaine (cf. les silhouettes  et les façades de La Promenade, Cabourg, octobre 2009) contre laquelle surgit une luminosité sauvage, presque violente (cf. Après la tempête, Saint-Aubin-sur-Mer, mai 2009).

Partir sur les traces de l’impressionnisme, c’est sortir de l’atelier pour se confronter à la vie, qui jaillit des « manifestations grandioses de la Nature: la mer, les falaises, les roches, la Seine, les nuages. Les constructions humaines: les villes, les trains, les cathédrales, les abbayes », selon O. Mériel.
Le photographe entend ainsi revenir aux sources de l’impressionnisme, qui dès l’origine exprime une corrélation entre peinture et photographie – la première exposition des Impressionnistes a eu lieu dans l’atelier du photographe Nadar.

A partir du 28 juillet 2010, le musée des impressionnismes exposera en parallèle Maximilien Luce (1858-1941), néo-impressionniste parisien, d’une liberté d’expression sans égale – c’était un anarchiste convaincu – ce qui nuit à sa postérité. Illustrateur, affichiste, et coloriste raffiné, il annonce l’émergence du Fauvisme.

Une programmation estivale qui mérite le détour, entre deux bains de mer!

Quitter la version mobile