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Spiritualité et érotisme dans l’art indien

Kâma-Sûtra

Jusqu’au 11 janvier 2015

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-LE-KAMA-SUTRA–SPIRITUALIT–KAMA.htm]

Pinacothèque de Paris (II), 8 rue Vignon, Paris IX

Que l’on ne s’y méprenne pas, le Kâma-Sûtra n’est pas « l’art de la gaudriole mais un art sérieux et savant » (Michel Angot, L’art érotique hindou). C’est ce qu’entend démontrer l’exposition présentée à la Pinacothèque sur ce texte sacré indien aussi universellement connu que mal interprété.

Il faut en effet disposer d’un certain nombre de clés de lecture pour comprendre le sens moral qui se cache derrière les représentations acrobatiques et parfois orgiaques du Kâma-Sûtra !

Cet ouvrage majeur de l’hindouisme médiéval aurait été écrit au IVe siècle par un brahmane – caste érudite qui a le monopole du sacré et de la transmission -, du nom de Vâtsyâyana. Afin de répondre aux trois finalités humaines : la vertu ou conduite religieuse (dharma), l’administration des hommes et des choses ou bien-être matériel (artha) et le désir ou l’amour (kâma). Le but ultime étant de parvenir à se détacher de la mort, donc de la vie et de soi (moksha). »Du début à la fin, de la chasteté juvénile à l’abnégation finale, il faut réussir le pèlerinage de la vie, et non pas vivre pour satisfaire ses passions. » (KS VII.2.).

Le Kâma-Sûtra, écrit en sanskrit (langue sacrée), en vers, est loin, donc, de prêcher l’hédonisme. Mais il est vrai qu’il témoigne de l’érotisme omniprésent dans les arts et la littérature indiennes. Car, selon la pensée indienne, la sexualité est une force créatrice qui engendre la vie et permet de régénérer les forces naturelles.

Le parcours, uniquement situé dans l’espace II de la la Pinacothèque, suit le découpage de l’ouvrage en sept sections (adhikaranas) : la société, l’union sexuelle, la séduction du mariage, l’épouse, les relations extra-maritales, les courtisanes, les arts occultes.

Sont exposées principalement des sculptures – dont la fonction est uniquement religieuse et non artistique – et des oeuvres sur papier représentant les divinités dans des asana (postures de yoga) érotiques. Tant et si bien qu’à la fin j’avais l’impression de voir toutes les mêmes ! En revanche se distinguaient trois sublimes lingam, qui proviendraient d’une météorite tombée sur terre il y a 14 millions d’années et dont la forme d’oeuf cosmique représente la conscience pure de Shiva, et les striures à la surface, la puissance de Shakti (l’énergie féminine). Là réside pour moi une once de spiritualité ; bien plus que dans les dessins explicites !

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