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L’art du sacré (II)

Les premiers retables XIIe – début du XVe siècle

Jusqu’au 6 juillet 2009

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Musee-MUSEE-DU-LOUVRE–tarif-journee–MULO1.htm]
Musée du Louvre, aile Richelieu, entresol, 75001, 9€

Situés au-dessus de l’autel, à portée de main, les retables ont souvent fait l’objet de vandalisme et de vol depuis le Moyen-Age. En dépit des vicissitudes du temps et des changements ecclésiastiques, un grand nombre d’oeuvres françaises ont pu être préservées, représentatives de cet art embryonnaire des XIIe et XIIIe siècles. La conservation au Louvre de trois retables de la basilique de Saint-Denis a été le point de départ d’une petite mais riche exposition sur ces chefs-d’oeuvre médiévaux. Illustration en images.

Si les retables de la fin du Moyen-Age se caractérisent par deux ou trois volets qui l’ont fait associer aux dyptiques ou tryptiques picturaux, les premiers retables sont généralement le fruit du travail des sculpteurs. Ils sont donc en pierre, marbre, albâtre ou bois.

Le rôle premier du retable aurait été de recevoir des images, sources d’enseignement liturgiques. Contrairement à l’autel qui ne peut supporter que de simples ornements.

On distingue deux types de retables. Les « retables-tabernacles », dotés de structures complexes, entourant une ou des images posées sur l’autel. Et des retables plus simples, de forme rectangulaire allongée.

Au cours du XIIIe siècle, le retable se répand de manière conséquente et envahit les églises chrétiennes les plus importantes, généralement sous forme sculptée. En attestent les tympans des cathédrales qui présentent des oeuvres unifiées, contrairement aux oeuvres du XIIe siècle, marquées par une esthétique souvent fragmentée. Parallèlement, les premiers retables à volets apparaissent.

Au XIVe siècle, le genre prend son essor et les styles se diversifient d’autant. Si les ateliers parisiens produisent des oeuvres sophistiquées pour des commandes princières, d’autres créent des retables où les scènes narratives complexes font place à de simples personnages sous arcades. Ce siècle est caractérisé par les retables à la thématique des douze apôtres. « Une manière pour l’Eglise chrétienne de rassurer ses fidèles, suite au schisme d’Orient entamé au XIe siècle [1054] », analyse Pierre-Yves Le Pogam, commissaire de l’exposition (conservateur au département des Sculptures du musée du Louvre).

Autour de 1400, la production des retables s’éparpille géographiquement (Angleterre, Pays-Bas, Italie). Certains sont importés en France pour l’usage privé de commanditaires (devotio moderna). Ils sont marqués par l’esthétique dominante du gothique international.

L’exposition se clôt sur un retable-peinture sur bois d’Henri Bellechose, La Crucifixion trinitaire (Trône de Grâce) entre la dernière communion et le martyre de saint Denis (vers 1415/16), criblé de symboles liturgiques. Cette oeuvre magnifique annonce l’avènement du rôle de la peinture dans l’histoire de l’art.

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