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L’art du dessin à travers les carnets de voyage… (I)

L’art du carnet de voyage, de 1800 à nos jours

Jusqu’au 12 septembre 2009

Musée de La Poste, 34,bd de Vaugirard 75015, 5€

Deux expositions estivales où adultes et petits partageront un moment d’émotion: les carnets de voyage au musée de La Poste et Vraoum! à la Maison rouge. Héritier du journal de bord marin, le carnet de voyage livre par l’illustration le regard d’un voyageur aventurier sur les horizons lointains. De son côté, la bande-dessinée, aujourd’hui reconnue comme le 9e art, déploie ses planches les plus célèbres parmi des oeuvres d’art contemporain. Signe que l’une et l’autre se nourrissent de leur influence mutuelle.

Compagnon de route du voyageur, le carnet de voyage recueille les émotions esthétiques de son auteur. « Le geste de dessiner un paysage, de croquer une scène de vie, un personnage, d’esquisser le détail d’une architecture en augmente l’intensité du moment », commente Christian Montet, commissaire de l’exposition.

Les premiers aventuriers étaient des navigateurs, ingénieurs, ethnologues, peintres académiques, souvent envoyés par leurs gouvernements pour découvrir les cultures des terres nouvellement conquises . Aujourd’hui, les carnettistes sont encore marins mais surtout globe-trotters, illustrateurs, graphistes, dessinateurs de presse ou de bande-dessinée, journalistes, peintres, écrivains, et ont une mission plus personnelle. Celle de vivre leur besoin de liberté et de partager leurs émotions ou leurs interrogations face au regard d’autrui.

Comme en témoigne Yvon Le Corre (né en 1940, en Bretagne), le voyageur indépendant n’est pas toujours accueilli à bras ouverts. « Car il ne faut pas oublier que dans ce défi tranquille, de s’asseoir, rester dans un lieu (pour dessiner), les autorités voient cela comme une provocation: nous sommes si peu conventionnels! mais quel bonheur aussi quand les centaines de dessins mis sous le nez d’un colonel, d’un juge ou d’un salopard peuvent faire revirer une situation ».

Aquarelle, encre, pastel, crayon, feutre, collage sont ainsi utilisés par ces voyageurs qui prônent la lenteur, prenant le temps de vivre au rythme local pour mieux témoigner des créations, des modes de vie de par delà nos frontières. « Revenir avec 800 à 900 dessins tous pris sur place, devant le motif et pas retouchés: l’authenticité est à ce prix et notre bagage le plus lourd est encore notre matériel d’artiste », précise le dessinateur breton.

Jacques de Loustal, Titouan Lamazou, Emmanuel Lepage, Zao Wou Ki, Bernard Cosey, François Clouard, Florine Asch, Jacques Ferrandez et bien d’autres exposent quelques-unes de leurs images d’ailleurs, livrant leurs découvertes autant que leurs visions personnelles. Et, in fine, invitent l’observateur à pénétrer leur intimité.

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