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A la découverte des dessins et eaux-fortes de Rembrandt

Rembrandt et son entourage. Les eaux fortes de Rembrandt dans la collection Frits Lugt.
Voyages en France. Dessinateurs hollandais au siècle de Rembrandt.

Institut Néerlandais, Hôtel Turgot, 121 rue de Lille 75007
5 octobre – 3 décembre 2006
Exposition gratuite, Rens.: 01 53 59 12 40

Pour célébrer le 400è anniversaire de la naissance de Rembrandt (1606-1669), quatre institutions parisiennes accueillent des expositions de dessins et eaux-fortes de l’artiste hollandais, rarement vus mais tout aussi minutieux que ses célèbres tableaux.

L’Institut Néerlandais – Rembrandt et son entourage ainsi que Rembrandt et les femmes (à partir du 14 décembre)-, la Bibliothèque Nationale de France – Rembrandt, la lumière de l’ombre (à partir du 11 octobre)-, le Petit Palais – Rembrandt, eaux-fortes (à partir du 19 octobre)-, et le Musée du Louvre – Rembrandt dessinateur (à partir du 20 octobre 2006; critique à venir)- rendent hommage au maître incontesté du clair-obscur.

Artiste prodige, Rembrandt Harmenszoon van Rijn, dit Rembrandt, a produit en une petite quarantaine d’années de carrière 600 peintures, 300 gravures et 2000 dessins.

La collection de Frits Lugt (1884-1970), fondateur de l’Institut Néerlandais, et collectionneur de l’artiste dès ses 15 ans, comprend 300 feuilles représentant tous les genres traités par Rembrandt – paysages hollandais du XVIIè siècle, portraits, scènes religieuses et de la vie quotidienne, nus. Seules les scènes érotiques n’ont pas attiré l’attention du collectionneur…au grand regret du commissaire de l’exposition, Maria van Berge-Gerbaud!

Rembrandt maîtrisait parfaitement la technique de l’eau forte au point que certaines feuilles non achevées conservent néanmoins une forte valeur artistique. Car ce dessinateur au talent hors pair sait rendre le mouvement et les émotions par de simples traits ou diagonales (pour évoquer l’arrivée d’un orage ou une présence éphémère, par exemple) sans rechercher la perfection formelle. A l’aide de petites incisions, de lignes irrégulières, il suggère des sentiments sur un visage, dont il n’a pas tracé le contour, mais en créant un clair-obscur puissant.

Parmi les feuilles exposées – en plus ou moins bon état -, des portraits de sa bien-aimée, Saskia, morte prématurément, et d’autres femmes plus âgées, dont sa mère, entourent ceux de personnalités de l’époque et amis artistes proches.
Ces feuilles font figure d’exercices d’observation et de préparation à la figure récurrente du trogne, développée dans ses tableaux par la suite. Elles ont également servi de modèles aux nombreux élèves qui fréquentaient l’atelier de Rembrandt.

L’exposition du sous-sol – Voyages en France – s’intéresse, quant à elle, aux dessinateurs hollandais, contemporains de Rembrandt, qui ont franchi les frontières nationales, pour atteindre la France notamment. Contrairement à Rembrandt qui n’a jamais quitté son pays natal – né à Leyde, il s’est tout juste rendu à Amsterdam. Il n’a même pas effectué le traditionnel voyage initiatique en Italie, que tout peintre apprenti se devait de faire!

Lambert Doomer (1624-1700) et Willem Schellinks (1627-78) sont partis d’Amsterdam pour atteindre Nantes. De là, ils ont remonté la Loire jusqu’à Orléans, avant de découvrir Paris, Rouen, et Le Havre. En route, ils croquent à la plume des paysages qui leur semblent digne d’intérêt comme cette vue d’Angers ou la porte du château d’Amboise.

Deux petites expositions à fort effet pictural. La prochaine sur Rembrandt et les femmes ne s’en fait que plus attendre!

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