Jusqu’en octobre 2011
Cité de l’architecture & du patrimoine, Palais de Chaillot, 1 place du Trocadéro 75116, 3€
Surnommé « l’enfant terrible de la mode », le couturier Jean Paul Gaultier jette un charme magique sur la Suite ELLE Décoration à la Cité de l’architecture & du patrimoine. Entre la mise en valeur de ses pièces phares – la marinière et le corset -, et une jungle intérieure, la Suite ELLE Décoration retrouve ce brin de folie que lui avait insufflé son premier décorateur, Christian Lacroix (2008).
Tel un magicien, Jean Paul Gaultier nous éberlue par ses tours de passe passe. Dès la sortie de l’ascenseur, le visiteur est happé par les rayures qui strient la moquette jusqu’aux murs.
Dans le hall d’entrée, la métaphore marine englobe le guéridon, dans un effet de morphing inspiré du créateur néerlandais Jurgen Bey. Quant au lampadaire et à la bergère (Roche Bobois, mécène de l’exposition), ils sont moulés dans un lycra blanc, entièrement cousu main.
La scène diffuse une ambiance surréaliste. « Mon imaginaire vient en partie du cinéma. J’avais été frappé, enfant, par le bras du candélabre tenant un flambeau dans La Belle et la Bête, le film de Jean Cocteau. Durant des années, j’ai traqué ce candélabre. Quand je l’ai trouvé aux Puces, contrairement à celui du film, il ne bougeait pas évidemment. Déçu, je l’ai abandonné », confie JPG à Philippe Trétiack. Mais pas oublié pour autant: le couturier aime toujours ce qui bouge.
Et si l’homme n’hésite pas à exprimer ses limites – « Je ne suis pas un designer. Je n’invente rien, je détourne », habiller un corps animé ou un espace, comme le prouve cette exposition, ça, il sait faire.