Site icon Artscape

Soulages, une autre lumière

Peintures sur papier

Jusqu’au 11 janvier 2026

#ExpoSoulages

Musée du Luxembourg, 19 rue Vaugirard, Paris 6e

Le musée du Luxembourg expose les peintures sur papier de Pierre Soulages (1919-2022), pratique qu’il a exercé presque tout au long de sa carrière, jusqu’au début des années 2000. Ce sont ses tracés au brou de noix qui vont contribuer à le faire connaître dans les années 1950.

Pierre Soulages, Brou de noix marouflé sur toile. Collection C.S. (c) Adagp, Paris, 2025 / Photo Vincent Cunillère

Alors qu’il commence tout juste à exposer, Soulages est invité à participer à une manifestation itinérante de la peinture abstraite française, dans les musées allemands. Une de ses peintures au brou de noix est choisie pour illustrer l’affiche ; ce qui va lancer sa carrière.

L’artiste privilégie le brou de noix car il aime ses qualités à la fois de luminosité et d’opacité, de contraste avec le blanc du papier. Il utilise aussi l’encre et la gouache (seconde partie du parcours) dans des formats modestes. Le musée du Luxembourg met en avant ces oeuvres méconnues, plus rarement montrées que les peintures sur toile car plus fragiles. Avec une trentaine d’oeuvres inédites sur les 130 oeuvres exposées.

Dès ses débuts, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Soulages opte pour l’abstraction. « En quelque sorte, son oeuvre commence avec les peintures sur brou de noix dès 1946 », commente Alfred Pacquement, commissaire de l’exposition.

« […] La vérité est que je me suis senti contraint par l’huile. Je l’avais pratiquée avant-guerre et je savais ce qu’elle imposait comme contraintes. Par impatience, un jour, dans un mouvement d’humeur, muni de brou de noix et de pinceaux de peintre en bâtiment, je me suis jeté sur le papier » (P. Soulages cité par Pierre Encrevé, in Soulages. L’oeuvre complet. Peintures. I., 1946-1959, Seuil, 1994).

L’artiste n’établit aucune hiérarchie entre les différentes techniques qu’il utilise. À partir de 1979, il se focalise sur ce qu’il appelle « l’outrenoir », mais il poursuit ses oeuvres sur papier avec le brou de noix jusqu’à la fin de sa vie.

Pierre Soulages, Gouache et encre sur papier marouflé, 1978. Collection C.S. (c) Adagp, Paris, 2025 / Photo Vincent Cunillère

Les premières oeuvres exposées semblent redondantes et moins captivantes que celles où la lumière de l’outrenoir se réfléchit sur la matière de la toile. Mais la première section se termine par une expérience en 3D à ne pas manquer. Puis la seconde section, qui expose ses encres et gouaches au noir et bleu contemplatifs, mérite amplement la visite de l’exposition.

Quitter la version mobile