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Les multiples facettes du Mousquetaire René Lacoste

René Lacoste, visionnaire

Jusqu’au 31 janvier 2009

Tennismuseum, musée de Roland-Garros, 2, avenue Gordon-Bennett 75016, 01 47 43 48 48, 7,50€

Deux mois avant sa mort, René Lacoste – légende du tennis français – confie à Philippe Fages (Directeur de la Communication de Roland-Garros) l’album de sa vie, façonné par ses soins. Cet album photos sert de fil conducteur à l’exposition du Tennismuseum dédiée au Mousquetaire « Crocodile »…


Surnom qui incarne aujourd’hui la fameuse marque au logo vert, « le Crocodile » est à l’époque le reflet de la ténacité de René Lacoste sur les courts de tennis. Le jeune homme (né en 1904 à Paris) remporte pas moins de quatre Coupes Davis en tant que joueur ou capitaine d’équipe entre 1924 et 1932. Il gagne trois fois les Internationaux de France, deux fois Wimbledon (Angleterre) et deux fois Forest Hills (Etats-Unis). R. Lacoste est enfin médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Paris (1924) en double avec un autre « Mousquetaire », Jean Borotra.

Lorsqu’en 1927, la France remporte sa première Coupe Davis, grâce à René Lacoste, Pierre Gillou, Henri Cochet, Jacques Brugnon et Jean Borotra, elle doit organiser la revanche – le Challenge round – l’année suivante. C’est à cette occasion que le stade Roland-Garros voit le jour.

Il est conçu par l’architecte Louis Faure-Dujarric, qui a réalisé le stade de Colombes pour les J.O. de Paris (1924). L’architecte imagine un stade aux formes rectangulaires et aux angles ouverts. De style Art Déco, le court Central est surmonté de croix de Saint-André, qui deviennent son symbole.

Le stade prend le nom de l’aviateur français, mort au combat pendant la Première Guerre mondiale, sous l’impulsion d’Emile Lesieur, président du Stade français, qui avec le Racing Club de France, constitue l’association gérant Roland-Garros.

Dans la foulée du Challenge round de 1928, Roland Garros accueille le tournoi de Roland-Garros, aujourd’hui mondialement connu.

Deux ans plus tard, en 1930, René Lacoste épouse Simone Thion de la Chaume, championne de golf du British Open amateur. Parmi leurs quatre enfants, la dernière, Catherine, deviendra la première joueuse non-américaine et seul amateur au monde à remporter l’US Open de golf.

Sportif de haut niveau, René Lacoste est également un entrepreneur. A 20 ans, il crée une nouvelle table de jeu de Mah-jong, transportable pour le voyage. A 23 ans, il invente une machine lance-balles. Aventurier avisé, il crée sa première entreprise – une société d’équipement aéronautique – en 1934 ; c’est dans ce cadre qu’il règle le problème du nez du Concorde. René Lacoste dépose une quarantaine de brevets en tout, dont la première raquette en acier, et vingt ans plus tard en carbone. Raquette qui permettra à Guy Forget de remporter la Coupe Davis en 1991. Sans oublier la création du polo à maille piquée pour remplacer la chemise de ville à manches longues, de rigueur avec le pantalon pour jouer au tennis…

Dans ses moments de loisir, René Lacoste se consacre à la peinture et à la plantation d’arbres. Pendant la Première Guerre mondiale, il se réfugie sur la Côte Basque, près de Saint Jean de Luz, où son beau-père a érigé un parcours de Golf. C’est, dans la propriété familiale de Chantaco que René Lacoste s’éteindra à l’âge de 92 ans.

L’exposition fait la part belle aux archives sonores – des sons s’élèvent d’un peu partout – et visuelles. Reconstitution de l’ambiance des cours (mur de terre battue, bruit des balles et des applaudissements), du salon-atelier où René Lacoste cherche et invente (établi, tableau noir, notes, esquisses, prototypes), et de l’espace arboré de Chantaco (morceaux de bois plantés).

Une aile latérale est consacrée au peintre autrichien Arnulf Rainer (né en 1929), qui a réalisé l’affiche de Roland-Garros 2008. Passionné d’art brut,  A. Rainer est parti d’une plaque de bois sur laquelle il a gravé des lignes pour représenter de manière métaphorique un terrain de tennis.

« Les points communs entre le peintre et le joueur de tennis sont de savoir coordonner l’oeil et la main, d’évaluer les limites »…

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