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Les palimpsestes spirituels de Hanna Sidorowicz

Hanna Sidorowicz

Galerie Marie-Claude Goinard, 11 rue Visconti 75006
9 novembre – 17 décembre 2006
01 46 34 13 75

Polonaise vivant en région parisienne depuis dix ans, Hanna Sidorowicz a la notion du sacré. Fortement marquée par la culture catholique de son pays d’origine, la peintre régurgite à sa manière cette imprégnation spirituelle. Mais le temps aidant, ses anges ne le sont plus qu’à moitié et tendent à s’humaniser.

Sur des palimpsestes – parchemins manuscrits sur lesquels on a effacé la première écriture pour écrire un nouveau texte – apparaissent des anges, sans ailes ni bras (contrairement à ses débuts), que l’on reconnaît pourtant à leurs têtes douces, à leurs visages intemporels et à leurs cheveux frisonnants. Certains sont drapés de rouge d’autres enrobés d’une sorte de linceul. S’ajoutent parfois des restes d’écritures ou un fond d’église, dans lesquels ces êtres (semi)divins semblent tenir conciliabule.

Ce qui ressort de cet art réalisé sur papiers ocres d’Asie – Hanna a besoin d’un fond légèrement bruni pour laisser libre cours à son imagination – est la forte influence des grands maîtres. Leonard de Vinci pour sa palette brune évoquant les fresques anciennes, Michel-Ange pour ses dessins maniéristes, Rembrandt pour ses portraits en clair-obscur, mais également Rothko pour ses monochromes tremblés.

Une manière de synthétiser son vécu polonais et ses études françaises aux Arts Décoratifs. Mais si Hanna est marquée par la culture particulière de son pays, tant au niveau religieux que scolaire – tout le monde ne peut pas s’improviser artiste en Pologne, il faut passer par une école spécialisée qui forme au métier de peintre, sculpteur, etc. -, elle avoue s’intéresser surtout à l’Histoire, en particulier la période médiévale et la Renaissance.

La jeune femme longiligne, d’une grande beauté et sensibilité à fleur de peau, confie volontiers comment petite elle était tombée sur un livre d’art de la Renaissance dans le bureau de son père, designer. Depuis, cette fascination la poursuit.

Une très belle exposition qui mêle dessins, peintures, esquisses, études, tempera, crayons, encres, et sanguines. Autant de techniques pour transcrire, non pas l’au-delà, mais l’entre deux mondes.

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