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Femmes photographes de guerre

Jusqu’au 31 décembre 2022

@museeML

Musée de la Libération de Paris-musée du Général Leclerc-musée Jean Moulin, 4 avenue du Colonel Rol Tanguy, Paris 14e

Collections permanentes en accès libre, exposition payante (8€)

Mois de mars oblige, les musées axent leurs expositions sur les femmes. Le musée de la Libération de Paris – musé du Général Leclerc – musée Jean Moulin présente une rétrospective sur huit femmes photographes qui ont couvert les conflits internationaux entre 1936 et 2011. Images poignantes qui nous transportent au coeur de ce qui se passe à quelques milliers de kilomètres à l’est…

Anja Niedringhaus, Des Marines américains fouillent une école primaire abandonnée durant une patrouille à la périphérie de Falloujah. Irak, novembre 2004 © Anja Niedringhaus/AP/SIPA

Lee Miller (1907-1977), Gerda Taro (1910-1937), Catherine Leroy (1944-2006), Christine Spengler (née en 1945), Françoise Demulder (1947-2008), Susan Meiselas (née en 1948), Carolyn Cole (née en 1961), et Anja Niedringhaus (1965-2014) sont ici représentées à travers 80 photographies, des pages de magazines et de journaux originaux.

Carolyn Cole, Prisonniers irakiens après l’assaut d’un ancien poste de police à Kufa, par des Marines américains. Ce poste servait de base à la milice du Mahdi. Certains prisonniers ont déclaré avoir été pris en otage par ces troupes. Irak, août 2004 © Carolyn Cole / Los Angeles Times

Dominée par la gente masculine, la photographie de guerre n’en est pas moins ouverte aux femmes. Elles apportent un autre regard sur les conflits : un petit Cambodgien qui joue dans le Mékong avec des douilles d’obus et dans la photo suivante qui pleure son père tué au combat, enveloppé dans un sac plastique de fortune. Un soldat américain qui frappe au visage un supposé Viet-Cong caché dans le fleuve. Des Irakiens allongés à même le sol, mains ligotées, en attendant d’être interrogés par les services de renseignement américain. Et des GI pleurant sur le corps de leurs frères d’armes, tués au combat…


Christine Spengler, Bombardement de Phnom Penh. Cambodge, 1975 © Christine Spengler

Christine Spengler témoigne : « En tant que femme, j’ai a pu cacher mon appareil photo sous mon voile et capturer des images qu’aucun homme n’aurait pu faire ». Comme en Iran (1979) ou en Afghanistan (1997). Elle a été nommée femme de l’année à Bruxelles en 2002.

emulder, La prise d’Addis-Abeba : un partisan du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien. Éthiopie, 30 mai 1991 © Françoise Demulder / Roger-Viollet

Gerda Taro est la première femme photographe de guerre à trouver la mort lors d’une mission (1937, Espagne). Catherine Leroy est la première à recevoir la médaille d’or Robert-Capa et Françoise Demulder à devenir lauréate du World Press Photo of the Year (1977). Carolyn Cole reçoit le prix Pulitzer pour son reportage sur la guerre civile au Liberia (2003) et Anja Niedringhaus pour son reportage en Irak (2005). Elle meurt deux ans plus tard lors de sa couverture des élections présidentielles afghanes.

Pas d’horreur visuelle (ma crainte avant de voir l’exposition) mais une puissance dans les sous-entendus, les conséquences de la guerre qui sème le deuil à travers le monde. Une exposition dont l’absence de sensationnalisme porte l’émotion à son faîte.

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