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Trois sites éphémères pour découvrir l’art contemporain à Paris

Show Off : 1-3 avenue Gabriel (face au Palais de l’Elysée) 75008, 5€
Les Elysées de l’Art : Avenue des Champs-Elysées (2 chapiteaux du Petit Palais à Concorde) 75008, 15€
FIAC : Grand Palais, jardin des Tuileries 75008 et cour carrée du Louvre 75001, 25€ (55€ pour les cinq jours)

Jusqu’au 22 octobre 2007

L’ouverture de la 34e édition de la Foire Internationale d’Art Contemporain s’accompagne cette année du lancement des Elysées de l’Art – stands le long de l’avenue des Champs-Elysées – et pour la deuxième année consécutive de l’événement Show Off à l’Espace Pierre Cardin. Des navettes relient les sites mais pour les plus courageux une bonne marche ne pourra que vous faire du bien pour digérer cette cuvée d’art contemporain particulièrement pimpante!

SHOW OFF: Pourquoi (ne pas) y aller?

Ce qui se distingue de cet événement, qui se veut un pendant off de la FIAC, est l’ambiance conviviale qui se dégage – par rapport à la froideur du Grand Palais -. Ici, l’espace est réduit mais présente une variété de créations tant au niveau qualitatif – il y a de vraies orginalités comme des exemples typiques d’art contemporain pour lesquels on se demande en quoi c’est de l’art -, qu’au niveau de la diversité des provenances (nombreuses galeries étrangères). Or, il est intéressant de pouvoir comparer ce qui se fait aux quatre coins du monde dans un temps donné unique.
Voici, les artistes qui m’ont marqués, de manière éclectique: Shanta Rao (Synopsism, Suisse), Chetnya & Lydia Venieri ainsi qu’Isabelle Grose (Galerie Vanessa Quang, France), Philippe Touriol (Galerie RX, France), Adonis Flores (Galerie Habana, Cuba), Tim White Sobieski (Olivier Houg Galerie, France), Ruud van Empel (Flatland Gallery, Pays-Bas), Ultralab (Galerie Magda Danysz, France).
Les enfants ne sont pas oubliés avec des ateliers pour leur faire découvrir l’art et un goûter en bonus. Et, oui, très tôt on leur apprend que l’art est rarement dissocié de l’offre de mets et boissons distribués gracieusement. D’ailleurs, pour les étudiants, des « apéros de la culture » sont organisés tous les jours de 18h à 19h autour des métiers de l’art. Et pour les parents, des stands de distribution Campari les invitent à s’égailler gentiment…
Enfin, Show Off présente le dernier lauréat du Prix Gruppo Campari, Eric Baudart, avec une vidéo intitulée « Caresse moi… ». Une méduse va et vient à la surface de l’eau, ce qui provoque « des assaults convulsifs et hallucinés d’éclairs de lumière pareils à une pluie d’étoiles », commente l’artiste.
Bref, il y a du pour et du contre.

LES ELYSEES DE L’ART: Pourquoi y aller?

C’est un premier événement qui a du caractère. Les galeristes doivent prouver qu’il ne s’agit pas d’un énième événement (c’est dur de ne pas coire le contraire tout de même…) et font un réel effort pour vous accueillir le sourire aux lèvres, même s’ils pressentent que vous n’êtes pas des acheteurs. Le premier stand présente des oeuvres particulièrement originales. J’ai apprécié, entre autres, la série d’autoportraits de Miki Nitadori, Marie Docker et Roselyn Pélaquier. La première va dans un photomaton pour en ressortir avec sa photo d’identité. Puis elle l’intègre sur un tissu à motifs. La seconde se sert de son personnage de jeu vidéo – une des récurrentes de cette année est l’utilisation des effets graphiques des jeux virtuels – qu’elle intègre dans un paysage. La dernière prend en photo son propre corps, surlequel elle écrit des noms d’artistes – une manière de marquer son appartenance à l’histoire de l’art. Ces artistes sont représentées par le galeriste Bernard Dudoignon (France)- un homme qui dialogue volontiers avec les visiteurs au sujet des artistes qu’il défend. N’hésitez pas à l’aborder!
Plus loin, le Café français met en scène l’artiste Pierre Sernet qui se déplace à travers le monde avec un tatami et les ustensiles nécessaires à la cérémonie du thé. Il prend des photos incongrues, se représentant de dos, offrant un thé, au milieu du désert indien, au bord d’une plage ou sur un trottoir devant le Rockfeller Center.
Le premier stand se termine par des oeuvres de Sabine Pigalle et de Miguel Chevalier (Blaise Parinaud, Louise Alexander Gallery, France). La première encastre ses représentations féminines, de corps nu et au visage masqué, dans des boîtes de néon (qui ne s’éclairaient pas au grand dam du galeriste lors du vernissage. Il a donc appelé à la rescousse une certaine personne qui devait être bien inadéquate pour l’aider à distance!). Le second utilise un logciel Music2eye pour faire vibrer des plantes numériques sur un écran plasma, en fonction du mouvement du spectateur, capté par une caméra. Commentaire d’un des visiteurs: « c’est fou ce que l’on peut faire maintenant avec les nouvelles technologies »…indeed!
Le second stand est marqué par la présence de galeries étrangères telle Koller (Budapest), avec des oeuvres de Giuseppe Modica, Péter Parkanyi Raab ou Francesco Balsamo.
Au final, une première expérience concluante!

LA FIAC: Pourquoi (ne pas) y aller?

C’est l’événement mondain par excellence et le point de passage obligé pour briller en société lors du dîner du samedi soir…
Les stands m’ont paru moins surchargés que l’année dernière, plus aérés, et de manière générale, plus intéressants. Mais seuls les VIP (à quoi les sélectionnent-ils ?) ayant droit à un catalogue (les journalistes eux doivent payer mais ont droit au rapport annuel d’Artprice -> ne devrait-ce pas être l’inverse?), et le dossier de presse étant absolument inintéressant, j’ai décidé que je n’écrirai pas d’article.
Quoi qu’il en soit, la recherche de la qualité, au niveau du choix des oeuvres, était assurément à l’ordre du jour. A ne pas manquer donc…à moins que vous ne vouliez boycotter l’événement pour me soutenir?!

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