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Tommaso Protti

Lauréat du Prix Carmignac du Photojournalisme

Jusqu’au 16 février 2020

Maison européenne de la photographie, 5/7 rue de Fourcy, Paris 4e

Un jour j’écris sur la beauté de l’action de l’homme sur la nature (« Black Bamboo » à la Fondation Groupe EDF), le lendemain sur les horreurs de l’homme envers lui-même et la nature. Changement radical de décor avec la présentation des photographies de Tommaso Protti, « Amazônia »…

Tommaso Protti, Grajaú, Maranhão, 2019 © Tommaso Protti / Pour la Fondation Carmignac
Zone déboisée dans le sud de l’État du Maranhão vue depuis un hélicoptère de l’IBAMA, l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables. Le Maranhão est l’un des États les plus affectés par les feux de forêt et le déboisement illégal, qui lui ont fait perdre 75 % de sa couverture forestière.

Ce jeune photographe italien (né en 1986, vit et travaille à Sao Paulo) a remporté le prix Carmignac du Photojournalisme, dont la thématique cette année est l’Amazonie. Ce prix lui a permis d’effectuer un reportage pendant six mois au Brésil, traversant l’une des dernières forêts tropicales de la planète.

« A chaque minute, elle perd l’équivalent d’une terrain de football. Les scientifiques pensent que si sa déforestation se poursuit, elle ne pourrait jamais se reconstituer », explique-t-il.


Tommaso Protti, Manaus, Amazonas, 2019 © Tommaso Protti / Pour la Fondation Carmignac
Un sans-abri ivre avance dans les eaux remplies d’ordures de la zone portuaire de Manaus.

Ses photographies en noir et blanc rendent compte du drame qui se joue là-bas. Un drame humain autant qu’environnemental.

« Chacun lutte pour sa survie, c’est important de comprendre cela pour saisir les enjeux de la déforestation », explique-t-il. Ses images montrent un état de délabrement des logements et de misère sociale de manière crue et inimaginable d’ici.


Tommaso Protti, Jenipapo dos Vieiras, Maranhão, 2019 © Tommaso Protti / Pour la Fondation Carmignac
Paulo Paulino (25 ans), dit Lobo Mau («méchant loup»), membre de la garde forestière Guajajara, a été tué lors d’une embuscade dans la réserve indigène d’Araribóia, dans l’État du Maranhão.

Les Vénézuéliens qui ont fui leur pays vivent dans des camps de fortune, des paysans activistes tentent de lutter contre l’appropriation des terres ; les Indiens contre la déforestation liée au trafic du bois, aux mines illégales et aux projets de barrages hydroélectriques ; les gangs s’entretuent pour le contrôle de la cocaïne ; etc.

Humeur sombre en sortant de l’exposition mais des images nécessaires qui nous forcent à ouvrir les yeux sur des enjeux internationaux trop peu médiatisés car loins géographiquement.

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