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Les gravures de Munakata Shikô, artiste brillant du mouvement mingei

Munakata Shikô – La collection du musée Ohara

Jusqu’au 7 avril 2007

Maison de la culture du Japon à Paris, 101bis quai Branly 75015,
01 44 37 95 01, 5€

La Maison de la culture du Japon à Paris présente la collection de gravures sur bois de l’artiste Munakata Shikô (1903-1975), conservées au musée Ohara. Et, pour la première fois, montrées en France.


Le musée Ohara, fondé en 1930 à Kurashiki (département d’Okayama), est né de la collaboration du peintre Torajirô Kojima et de l’entrepreneur Magosaburô.

A l’origine, la collection du musée se compose essentiellement de peintures modernes occidentales rapportées d’Europe au début des années 1920 (Matisse, Gauguin, Monet, Picasso, Greco, etc.).

Mais, après la Seconde Guerre mondiale, le fils de Magosaburô, Sôichirô, préfère enrichir la collection du musée avec des oeuvres d’artistes nationaux, tel Munakata Shikô.

Munakata naît en 1903 dans le nord du Japon (département d’Aomori). C’est un peintre autodidacte, influencé par les Post-Impressionnistes. « Je serai Van Gogh », disait-il, comme l’attestent ses premiers paysages à l’huile, présentés dans l’exposition. Il s’inspire également de Guernica de Picasso, et du Jugement dernier de Michel-Ange.

Au début des années 1930, Munakata se tourne vers la gravure sur bois – medium alors très populaire au Japon. Quelques années plus tard, sa réputation en la matière n’est plus à faire.

Ses gravures sur bois, tout à la fois sobres, fortes, et sereines, rencontrent l’engouement des membres du mingei. Un mouvement qui valorise la beauté simple de l’artisanat et des arts populaires. L’artiste est soutenu par le penseur Yanagi Sôetsu – fondateur du mouvement – et par les potiers Kawai Kanjirô et Shôji Hamada.

Pourtant, si les oeuvres de Munakata sont connues du public japonais, elles n’ont pas pour autant été répertoriées « bien culturel », selon le système de classement des objets d’art au Japon. De ce fait, le nom de l’artiste reste absent des manuels d’histoire de l’art. Ce qui a contribué à limiter sa réputation à l’étranger, notamment en France, où ses oeuvres restent largement méconnues.

Voilà, donc une exposition opportune, riche et diversifiée, pour remédier à ce mal!

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