Site icon Artscape

Jacques-Louis David

Jusqu’au 26 janvier 2026

Musée du Louvre, Hall Napoléon, Paris 1er

Le musée du Louvre présente une exposition d’ampleur sur le « Père de l’École française », Jacques-Louis David (1748-1825), dont les portraits de Marat assassiné, Napoléon franchissant les Alpes ou le Sacre de l’empereur, sont ancrés dans l’imaginaire collectif.

Jacques-Louis David, Bonaparte franchissant les Alpes au Grand Saint- Bernard, 1800. Huile sur toile © GrandPalaisRmn (musées des châteaux de Malmaison et de Bois- Préau) / Franck Raux

À l’occasion du bicentenaire de la mort de Jacques-Louis David, le Louvre déploie les chefs-d’oeuvre de l’artiste, dont le musée détient la plus importante collection au monde de peintures et de dessins.

Jacques-Louis David, Le Serment du Jeu de Paume, 1791-1792. Ébauche à la craie, graphite et huile sur toile (fragment inachevé) © GrandPalaisRmn (Château de Versailles) / Franck Raux

Deux oeuvres majeures – un fragment du Serment du Jeu de Paume et Marat assassiné – synthétisent la puissance expressive de la peinture du maître. « Bien plus chargée de sensations que ce que l’imposante rigueur de ses tableaux laisse penser », commente Sébastien Allard, commissaire de l’exposition.

Jacques-Louis David, Marat assassiné © Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (Bruxelles), photo J. Geleyns

L’exposition met en met en avant le lien entre la puissance artistique du maître et son rôle politique aux côtés de Robespierre entre 1793-94.

Malgré sa carrière prolifique, J.-L. David a laborieusement remporté le Prix de Rome (1774), au bout de quatre essais, ses premières tentatives étant jugées hyperboliques par rapport aux règles fixées par l’Académie.

Jacques-Louis David, La Mort de Socrate, 1787. Huile sur toile © New York, The Metropolitan Museum of Art

J.-L. David s’initie à la politique en fréquentant les cercles en faveur d’une monarchie constitutionnelle, pour lesquels il peint la Mort de Socrate (1787). Il se rapproche de Robespierre et est élu député de Paris. Il occupe plusieurs postes importants durant la Terreur (1793-1794) et peint les martyrs de la Révolution : Le Peletier, Marat, le Jeune Bara. À la mort de Robespierre, il échappe de peu à la guillotine.

Cela le calme pour quelques années ! Mais il revient à la politique en 1799, à la fois fasciné par Napoléon, et aussi par opportunisme. Il se serait bien vu au Consulat, mais Napoléon n’accèdera jamais à son rêve. Nommé premier peintre de l’Empereur, il immortalise la mise en scène du pouvoir dans Le Sacre de l’empereur Napoléon Ier et le couronnement de l’impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804 (1805-07).

Jacques-Louis David, Bélisaire demandant l’aumône, 1780.Huile sur toile © GrandPalaisRmn (Palais des Beaux Arts de Lille), Philipp Bernard

Lorsque la royauté (les Bourbons) reprend les rênes du pouvoir, David, qui avait voter la mort de Louis XVI lorsqu’il était député de Paris, doit s’exiler à Bruxelles. Le gouvernement français cherche à le faire revenir. Mais il préfère jouer au pacha à qui l’Europe entière – du roi de Prusse à Géricault – vient rendre hommage. Ses tableaux entrent au premier « musée des artistes vivants », au palais du Luxembourg à Paris (1818).

Jacques-Louis David, La Douleur et les regrets d’Andromaque sur le corps d’Hector, 1783. Huile sur toile © GrandPalaisRmn (musée du Louvre), Mathieu Rabeau

Le parcours apporte un regard vivifiant sur ce lien intrinsèque entre politique et peinture dans l’oeuvre de David, pour qui « peindre c’est agir ». En outre, il met en lumière la dextérité du peintre à traduire plastiquement les passions humaines. L’exposition est tout simplement sublime !

Quitter la version mobile