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« Le fou de dessin »

Hokusai (1760-1849)

Jusqu’au 18 janvier 2015 – Relâche entre le 21 et le 30 novembre 2014

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-HOKUSAI—ENTR-E-SIMPLE-HOKU.htm]

Galeries nationales du Grand Palais, entrée Clémenceau, Paris VIII

C’est toujours agaçant d’être pris dans les embouteillages pour assister au vernissage du Grand Palais au moment de la Fashion Week. Surtout quand on se dit que, bien que plus superficiel, le show auquel ces « fous de mode » assistent est certainement plus amusant que le nôtre ! Et, en effet, l’exposition Hokusai n’est pas des plus palpitantes…

Katsushika Hokusai représente l’un des artistes japonais les plus célèbres au monde. Il a été découvert par les artistes et écrivains français, tels Félix Bracquemond, Emile Gallé, Edmond de Goncourt, à la fin du XIXe siècle. Alors qu’Hokusai est peu considéré dans son pays natal, l’intérêt que lui portent ses admirateurs français – Van Gogh, Monet, Degas, Pissaro, Renoir, Klimet collectionnent ses estampes – contribuent au développement du japonisme dans les arts européens. Dessins, estampes et objets d’art s’imprègnent ainsi des quinze volumes de Hokusai Manga.

Cette oeuvre phare d’Hokusai comprend un ensemble de croquis, destinés à l’apprentissage des jeunes artistes. Pour nous, ils représente une sorte d’encyclopédie de la vie quotidienne du Japon à l’époque d’Edo (1603-1867).

Le parcours de l’exposition retrace le parcours de la vie d’Hokusai (né sous le nom de Tokitaro à Edo, actuelle Tokyo, en 1760), divisée en six périodes, en fonction des changements d’identité artistique d’Hokusai (« le fou de dessin »). Peintre, dessinateur, graveur, il a souvent changé de signature (une cinquantaine de fois) et de sujets : portraits de courtisanes ou d’acteurs de kabuki, scènes de la vie quotidienne, cartes de voeux raffinées, illustrations de récits et de mythes populaires.

« Depuis l’âge de six ans, j’avais la manie de dessiner la forme des objets. Vers l’âge de cinquante ans, j’avais publié une infinité de dessins, mais tout ce que j’ai produit avant l’âge de soixante-dix ans ne vaut pas la peine d’être compté. C’est à l’âge de 73 ans que j’ai compris à peu près la structure de la nature vraie, des animaux, des herbes, des arbres, des oiseaux, des poissons et des insectes. Par conséquent, à l’âge de 80 ans, j’aurai fait encore plus de progrès ; à 90 ans je pénètrerai le mystère des choses ; à 100 ans je serai décidément parvenu à un degré de merveille,  et quand j’aurai 110 ans, chez moi, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant. » (Hokusai, Préface des Cent vues du Mont Fuji, 1835).

Age qu’il n’atteindra pas. Mais il faut reconnaître qu’avec ses grandes séries de paysages, dont les célèbres Vues du Mont Fuji et les Voyages au fil des cascades des différentes provinces, Hokusai marque l’art de l’estampe japonaise. En réalisant une synthèse entre les principes traditionnels japonais et l’influence occidentale.

Alors pourquoi l’exposition ne m’a pas transportée ?

L’éclairage, déjà, n’incite pas à beaucoup d’émerveillement. Pour préserver les oeuvres, les salles sont dans la pénombre tandis que des LED puissantes n’éclairent que les oeuvres. Sauf que les couleurs des gravures ne sont pas de nature à vous réchauffer l’iris ! Au contraire, on se rend compte que nombre d’entre elles – en particulier, la célèbre vue du mont Fuji – sont usées et un peu pâlottes. D’où, d’ailleurs, la relâche à la fin du mois de novembre et le remplacement d’une centaine d’oeuvres au cours de l’exposition.

La présentation des oeuvres ensuite : peu d’oeuvres accrochées aux cimaises, la plupart sont dans des vitrines au centre des salles. Vous allez vous amusez pour voir le détail des dessins quand il y aura ne serait-ce que cinq personnes autour de vous !

Au final, j’ai passé plus de temps à regarder le documentaire sur le travail des artisans, (dans la rotonde) et la présentation numérique des estampes que dans les salles elles-mêmes. De mémoire, j’avais plus apprécié l’exposition que lui avait consacré le musée Guimet en 2012 ou la collection d’estampes de Monet, qui donnait un large éventail du style de l’ukiyo-e.

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