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Héroïnes romantiques

Jusqu’au 4 septembre 2022

#HeroinesRomantiques
@MVRParis

Musée de la Vie Romantique, 16 rue Chaptal, Paris 9e

Après « Pionnières » (musée du Luxembourg), et « Femmes photographes de guerre » (musée de la Libération de Paris), voici une autre exposition sur les femmes. Celles définies par l’imaginaire romantique au 19e siècle. Ô passion quand tu nous tiens !

Eugène Delacroix (1798-1863), La dernière scène de Lélia de George Sand, 19ème. Arts graphiques, pastel. Musée de la Vie romantique Paris, France © Musée de la Vie romantique / Roger – Viollet.

Le parcours de l’exposition se découpe en trois sections : les héroïnes du passé (figures historiques et mythologiques), celles de fictions (héroïnes célébrées en littérature) et les héroïnes en scène (chanteuses, danseuses, comédiennes).

Les artistes romantiques, portés par le goût du drame, s’emparent du thème des héroïnes pour en faire des femmes au corps diaphanes, passionnées au point de se donner la mort, soit pour échapper à un voeu patriarcal contrecarrant leur amour, soit pour résister à leur propre passion charnelle !

Antoine-Jean Gros (1771-1835), Sapho à Leucate, 1801, huile sur toile. Bayeux, musée d’art et d’histoire Baron-Gérard (MAHB) Photo (C) RMN- Grand Palais / Jean Popovitch

Sappho, poétesse de l’île grecque de Lesbos, incarne l’héroïne mythologique par excellence. Elle est représentée par Antoine-Jean Gros, sa lyre dans les bras, au bord d’un rocher, prête à se jeter dans le vide, par désespoir amoureux.

Victorine Angélique Genève-Rumilly (1789 ? 99?-1849), La mort d’Antigone, 2ème quart XIXème. Huile sur toile. Ville de Grenoble / Musée de Grenoble – Photo J.L. Lacroix

Autre figure mythologique célèbre : Antigone. Représentée ici par Victorine Angélique Genève-Rumilly dans une scène poignante ; son amant tente de se percer le coeur lorsqu’il découvre son corps tandis que son père Créon, arrivé sur la scène, lève les bras au ciel pour tenter de l’en dissuader.

Alexandre-Evariste Fragonard (1780-1850), Jeanne d’Arc sur le bûcher, 1822. Huile sur toile, Rouen, Musée des Beaux-Arts © Agence Albatros/Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie

Dans les figures historiques, on relève la magnifique Jeanne d’Arc sur le bûcher (1822) d’Alexandre-Évariste Fragonard ou Marie-Stuart, reine d’Écosse et de France, condamnée à mort par sa cousine la Reine Elisabeth I.

Eugène Delacroix (1798-1863), Desdémone maudite par son père. Huile sur toile. Musée des Beaux-Arts de Reims, France © Reims 2021, Musée des Beaux-Arts / Photo : Christian Devleeschauwer

Au 19e siècle, l’essor du roman permet la diffusion des héroïnes de fiction telles Esméralda (Victor Hugo) et Atala (Chateaubriand). Dans les années 1820, ce sont les héroïnes de Shakespeare – Ophélie, Lady Macbeth, Juliette, Desdémone – qui déferlent sur les toiles. En 1857, Gustave Flaubert imagine une Emma Bovary imprégnée de ces lectures tragiques, qui se rêve en héroïne amoureuse, jusqu’à en mourir.

Lepaulle François Gabriel Guillaume (1804-1886), Marie Taglioni et son frère Paul dans le ballet de la Sylphide, 1834. Huile sur toile. Musée des Arts Décoratifs © Musée des Arts Décoratifs. Photo © RMN-Grand Palais/Agence Bulloz

C’est aussi une période où le théâtre, le ballet et l’opéra attirent un large public. Les héroïnes romantiques sont incarnées par des actrices adulées comme Mademoiselle Rachel (Phèdre, Cléopâtre), Giuditta Pasta (Desdémone), Maria Malibran (Desdémone) ou Marie Taglioni (La Sylphide). Ces dernières sont immortalisées dans leurs meilleurs rôles par Guillaume-François-Gabriel Lépaulle, Henri Decaisne ou encore Éléonore Godefroid.

Une attention particulière a été apportée aux cartels, clairs, concis, et dont certains sont spécifiquement dédiés aux enfants (à partir de huit ans).

Une exposition délicate, à l’image de ces héroïnes fragiles au destin inéluctablement tragique.

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