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Aux frontières de l’humain

Jusqu’au 30 mai 2022

#AuxFrontieresDeLhumain

Musée de l’Homme, 17 place du Trocadéro, Paris 16e

Le musée de l’Homme s’interroge sur les spécificités de l’être humain par rapport à l’animal, les pouvoirs que lui confère la science pour développer/réparer son corps, voire sélectionner les meilleurs gènes. Mais nous ne sommes pas seuls sur Terre ! Où en est le règne animal et végétal ? Une exposition d’actualité dérangeante à souhait pour qui place l’homme au-dessus de tout !

Vine for Kelly Knox © Omkaar Kotedia

Le parcours s’inscrit dans la problématique générale développés par le musée de l’homme : Qui sommes-nous ? D’où venons nous ? Où allons nous ?

Chaque section est introduite par une oeuvre réalisée spécialement pour l’exposition. La première est une sculpture aérienne conçue comme un mobile par Samuel Yal (réalisateur et sculpteur), Qadrum. Il a réalisé l’empreinte de son corps en argile qu’il a ensuite éclatée pour en faire des fragments assemblés au bout d’un fil transparent. Et incarner l’idée que l’homme est une association de constructions culturelles. Mais évoquer aussi sa destinée funeste, en suspension si nous ne changeons pas de mode de vie.

Oeuvre du chimpanzé Congo, 4th Painting Session, 30 May 1957 © JC Domenech

Les cinq premières sections abordent les progrès de l’homme, de sa condition animale supérieure à son devenir immortel selon les transhumanistes. En passant par sa puissance physique – mise en regard avec celle des animaux : Usain Bolt, record mondial du sprint, ne dépasse pas la vitesse de déplacement d’un chat et Michael Phelps nage moins vite qu’un espadon !

Sont évoqués les progrès technologiques qui offrent des prothèses de plus en plus glamour et des exosquelettes pour augmenter les capacités de vision et de déplacement.

Puis les avancées des biotechnologies qui permettent de modifier les gènes humains. Dans cette section, une animation interactive invite le visiteur à la « clinique du futur ». Vous choisissez le sexe, la couleur des yeux et de la peau de l’embryon ; puis vous sélectionnez le plus performant parmi ceux que vous avez scannés et analysés, afin d’évaluer les risques potentiels de maladies graves, allergies, tendance à l’obésité, etc… Enfin, le « gène bonus » permet de doter le futur bébé de capacités non humaines, issues du monde animal ou végétal. Comme l’écholocalisation des chauve-souris, la bioluminescence du plancton, le camouflage façon poulpe… Le résultat s’affiche sur un écran visible par tous. Réactions assurées !

Consommation de masse © Reuters / Nacho Doce

Vanités et films d’apocalypse nous mènent à la dure réalité : pas besoin d’Hollywood pour imaginer un scénario catastrophe bien que moins spectaculaire médiatiquement : la disparition des espèces végétales et animales, y compris de l’homme ?

Une dernière section invite à s’assoir dans des transats en bambou pour écouter un podcast imaginé par Laure Noualhat (connue dans les médias sociaux sous les traits de son avatar « Bridget Kyoto ») : entre fuite sur Mars ou vie dans un bunker, elle propose de réfléchir avec humour sur le devenir de l’humain.

Une exposition superbement mise en scène et conçue. À voir à partir de 8 ans.

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