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L’esprit du Bauhaus

« Tous nous devons retourner à l’artisanat » (Walter Gropius)

Jusqu’au 26 février 2017

Catalogue de l’exposition : 

Musée des Arts décoratifs, 107 rue de Rivoli, Paris 1er

Le musée des Arts décoratifs présente une exposition sur « L’esprit du Bauhaus ». Ecole allemande créée par l’architecte Walter Gropius, active entre 1919-1933, qui propose la synthèse des arts plastiques, de l’artisanat et de l’industrie. Il en a résulté un laboratoire de créations et d’expérimentations époustouflantes et dont l’esprit inspire les artistes encore aujourd’hui.

L’exposition s’ouvre sur les différentes sources du Bauhaus. « Il n’existe aucune différence, quant à l’essence, entre l’artiste et l’artisan », écrit Walter Gropius dans le manifeste du Bauhaus.

Pour son école, l’architecte allemand reprend le modèle hiérarchique de l’école médiévale (maîtres-compagnons-appprentis). L’artisanat est le fondement de l’enseignement et l’ensemble des arts collaborent en vue d’un projet commun. A l’instar des chantiers de cathédrales où tous les corps de métiers se réunissaient pour accomplir une oeuvre en commun. « Le but ultime de toute activité plastique est l’édifice ».

Les autres sources d’inspiration sont les modernités allemandes (le Deutscher Werkbund de Henry Van de Velde), les arts de l’Asie (simplicité des formes et il se peut que les courants de pensée taoïstes aient inspiré Johannes Itten et Wassily Kandinsky sur le jeux des contrastes, la composition ou le rythme), les Arts and Crafts britanniques fondés par William Morris qui jugeait caduque la distinction entre les beaux-arts et la production artisanale, et les utopies viennoises, dont les Wiener Werkstätte.

Le visiteur est ensuite invité à suivre les étapes de l’enseignement de l’école qui durait quatre ans. Du cours préliminaire (supervisé par J. Itten, Laszlo Moholy Nagy, Josef Albers) pour briser les idées académiques et ouvrir les esprits, aux passages dans les différents ateliers spécialisés : mobilier (Marcel Breuer), céramique (Théodor Bogler), métal (Marianne Brandt), vitrail, peinture murale (W. Kandinsky), sculpture sur bois et sur pierre, tissage (Gunta Stölzl), typographie, publicité, photographie, théâtre (Oscar Schlemmer). Cet atelier réputé pour son Ballet Triadique (1922) donne lieu à de nombreuses fêtes où tous participent à la réalisation des décors, costumes, cartons d’invitation, etc.

Cette liberté de création n’a pu s’éterniser au-delà de 1933, en raison de l’idéologie nazie galopante. Mais si elle reste une parenthèse historique – le temps de la République de Weimar – sa portée artistique s’étend bien au-delà. Comme en témoignent les oeuvres contemporaines sélectionnées par l’artiste Mathieu Mercier pour témoigner de la pérennité de cet esprit.

Le parcours reflète la créativité de l’école, les oeuvres sont inspirantes, décalées tout en gardant un sens esthétique auquel je ne m’attendais pas ! Une exposition agréablement surprenante.

Vous pouvez également voir au 3e et 4e étage : « Jean Nouvel, mes meubles d’architecte, Sens et essence » (jusqu’au 12 février 2017). Des pièces géniales (Tapis en marbre de 146 millions d’années, 2016 ; lampes Equilibrist, 2014) alternent avec d’autres moins intéressantes (Chaussure Pure, 2013), au sein des collections du musée, dans les salles consacrées au Moyen-Age, à la Renaissance, et aux XVIIe et XVIIIe siècles (l’occasion de découvrir ces salles d’ailleurs !).

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