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Le Bateau-Atelier

Titouan Lamazou

Jusqu’au 10 février 2019

Musée du quai Branly, Atelier Martine Aublet, Paris 7e

Le musée du quai Branly laisse carte blanche à Jean de Loisy (président du Palais de Tokyo) et Titouan Lamazou pour exposer l’univers poétique de cet artiste, navigateur et écrivain engagé.

L’un des objectifs de cette micro exposition en forme de navire est de présenter le « bateau-atelier » rêvé par Titouan Lamazou, dont une maquette est présentée pour la première fois au public avant sa mise à l’eau prévue pour 2020.

Mais avant ça, le visiteur voyage des Caraïbes aux îles Marquises en passant par la Polynésie. Et découvre l’identité de ces sociétés insulaires qui ont failli perdre leur culture originelle avec l’arrivée des colons. L’artiste expose ses portraits de femmes à la Gauguin – un peintre qu’il admire – avec des objets sculptés (tiki, pirogue, conque, lame de hache, etc.) et ses tableaux menés avec l’aide des chercheurs pour mettre par écrit la culture orale des îles, interdite avec l’arrivée des missionnaires. Par exemple, pour retrouver le nom marquisien des étoiles ou des baies (les cartes maritimes ont été occidentalisées).

En fin de parcours, un film de la fille de l’artiste, Zoé Lamazou, explique comment l’évêque Hervé-Marie Le Cleac’h (1915-2012) a levé l’interdiction de danser et chanter faite par l’Eglise pour que les natifs des îles Marquises puisse se re-approprier leur culture.

Titouan Lamzou va enfin pouvoir réaliser son rêve développé depuis les années 1970, lui qui a navigué (et remporté le Vendée Globe en 1990) avec Eric Tabarly, à qui il rend hommage non loin de la maquette du Bateau-atelier.

« Du petit goémonier breton à gréement unique jusqu’aux géants des années de course au large, pour revenir à une carène de raison sous la forme d’un catamaran (pardon, d’une pirogue double [comme appelé dans les îles des Marquises] !) de 27.32 mètres, surmonté d’un atelier de création autonome en énergie (renouvelable) [grâce à ses 100m2 de panneaux solaires]. Un navire de notre temps. Une résidence itinérante de ces ‘lieux communs’ de la pensée chers à Edouard Glissant à la rencontre du Divers ».

Voilà comment l’artiste décrit son trésor flottant, imaginé par Marc Van Peteghem de l’agence architecturale navale VPLP, assisté de Luc Bouvet (architecte) et Clifford Glenn (designer). Le bateau dont la construction commence cette année, sous le haute patronage de l’UNESCO, accueillera chercheurs et artistes en résidence temporaire. « Ils seront invités le temps d’une escale à jeter des passerelles entre les cultures, à sensibiliser les générations futures à la beauté et à la fragilité des écosystèmes marin et terrien ».

 

Ce voyage dans les îles en images et en mots reflète en parallèle le voyage intérieur de l’artiste. Véritable ode à la nature, à l’humanité et à sa diversité. Une exposition pour les amateurs d’horizons lointains et bleutés !

 

 

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